Les problèmes de recrutements sur les ondes

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#Adopteunprofdallemand : le SOS de parents d’élèves alsaciens dans les classes bilingues


En Alsace, on manque d’enseignants germanophones. Une vingtaine de classes bilingues sont pénalisées, 13 dans le Bas-Rhin et 3 dans le Haut-Rhin. Des parents d’élèves pointent du doigt le « bricolage » du rectorat et se mobilisent sur les réseaux sociaux.

Rien de bien méchant, juste un autocollant collé sur les voitures, les cahiers et les cartables : « #adopteunprofdallemand« . C’est le nom de la campagne lancée sur les réseaux sociaux par l’APEPA, l’association des parents d’élèves de l’enseignement public en Alsace, en référence à un célèbre site de rencontres.

16 classes concernées

L’objectif : réclamer au rectorat de l’académie de Strasbourg davantage d’enseignants germanophones. Il en manque en Alsace : à chaque rentrée, certains parents d’élèves pointent du doigt le manque de moyens en filière bilingue (vacataires, absences non remplacées). Au total, une vingtaine de classes bilingues sont concernées en ce début octobre : 13 dans le Bas-Rhin et 3 dans le Haut-Rhin. 16 classes pour lesquelles « se posent des problèmes de remplacement d’enseignants pour la partie d’enseignement en allemand », selon le rectorat.

« C’est du bricolage ! »

#adopteunprofdallemand : le SOS de parents d’élèves alsaciens dans les classes bilingues, en octobre 2017. © Radio France – Clément Lacaton

A l’école primaire du Centre à Illkirch, les parents d’élèves se mobilisent. Là-bas,« 73 élèves sont pénalisés » par l’absence d’un professeur d’allemand, explique Séverine Forbes, dont le fils est en CP et la fille en CE2 : « La décision prise par le rectorat est de mutualiser les enseignants actuellement en poste à l’école. Clairement c’est du bricolage ! Techniquement, ça pose des soucis à tout le monde. »

Deux fois moins d’heures d’allemand

Autrement dit, les enseignant(e)s se répartissent les heures d’allemand. Résultat, selon elle : « les élèves ont moitié moins, voire plus… » Deux fois moins d’heures d’allemand qu’auparavant.

Le bilinguisme tout le monde y croit, nos politiques sont les premiers à le promouvoir. »

« Le bilinguisme tout le monde y croit, nos politiques sont les premiers à le promouvoir, poursuit-elle. Moi je suis très satisfaite de l’enseignement qui a été donné à mes enfants depuis la maternelle, c’est de l’imprégnation (…). Maintenant il faut vraiment que les moyens soient mis en place (…). On dénonce le bricolage. On veut une solution pérenne, s’assurer d’obtenir davantage de moyens au niveau de la filière pour qu’on ne se retrouve plus dans cette situation. »

« 42 classes (bilingues) de plus »

Une filière qui sert pourtant de vitrine à l’Education nationale en Alsace. Le bilinguisme réclame de gros efforts et reste l’une des priorités du rectorat. « On a 42 classes (bilingues) de plus que l’année dernière à cette rentrée dans le premier degré et ça représente en tout un effort de près de 570 postes », précise la toute nouvelle directrice de cabinet de la rectrice, Anne Strasser.

C’est un effort qui est de plus en plus conséquent d’année en année… »

« C’est un effort qui est de plus en plus conséquent d’année en année, puisque la simple montée en charge des filières bilingues existantes représente chaque année des classes supplémentaires (…) donc de plus en plus d’élèves. »

Des problèmes de prof absent sont signalés dans d’autres écoles de l’académie de Strasbourg, notamment à Reichstett, où les parents d’élèves prévoient des actions dans les prochains jours. Le rectorat promet de recruter au plus vite, avec des entretiens dès ce jeudi.

En Alsace, un élève sur six est inscrit en filière bilingue dans le premier degré, soit 28.000 élèves.

REPORTAGE FRANCE BLEU ALSACE/CLEMENT LACATON

« J’ai l’impression que l »Education nationale baisse les bras« , réagit Thierry Loth, président de l’APEPA sur France Bleu Alsace. Son interview à réécouter là.

 

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