Rythmes scolaires : Manuel Valls rouvre un dossier sensible

Plusieurs syndicats d’enseignants s’interrogeaient ce mardi sur l’ampleur de « l’assouplissement » de la réforme des rythmes scolaires voulu par Manuel Valls.

Manuel Valls a annoncé un « assouplissement » de la réforme des rythmes scolaires. - AFP

Manuel Valls a annoncé un « assouplissement » de la réforme des rythmes scolaires. – AFP

C’était la crainte des uns et l’espoir des autres : que l’arrivée d’un nouveau ministre de l’Education ne rouvre le dossier explosif des rythmes scolaires qui a obstrué les 22 mois de Vincent Peillon Rue de Grenelle. C’est ce qu’a fait ce mardi Manuel Valls dans sa déclaration de politique générale, à cinq mois de l’application de la réforme sur tout le territoire, et alors que 93 % des communes s’y sont déjà engagées. « Le cadre réglementaire sera assoupli après les concertations nécessaires avec les enseignants, les parents et les élus », a dit le Premier ministre. Ce que plusieurs syndicats d’enseignants traduisaient par une réécriture du décret du 24 janvier 2013. Une éventualité à laquelle Vincent Peillon s’était toujours refusé.

Reste à savoir de quelle ampleur sera l’assouplissement en question. Manuel Valls n’a pas déjugé totalement l’ancien ministre de l’Education, considérant les nouveaux rythmes comme « une bonne réforme ». Les syndicats d’enseignants veulent maintenant des précisions. Les propos de Manuel Valls risquent de donner lieu à toutes sortes de spéculations. Quelles sont les perspectives d’assouplissement ? Comment assouplir sans remettre en cause ce qui a été fait ?

Table ronde réunissant parents, enseignants et élus

Le principal syndicat du primaire, le SNUipp-FSU, qui réclamait une réécriture du décret sur les rythmes, se gardait bien ce mardi de toute « politique fiction ». Son secrétaire général Sébastien Sihr, souvent présenté comme le « tombeur » de Vincent Peillon sur les rythmes, réitère sa demande de table ronde réunissant parents, enseignants et élus. « L’ancien ministre avait saucissonné le débat en discutant séparément avec les uns et les autres », confiait-il. En réclamant un « assouplissement » du cadre réglementaire, Manuel Valls « rouvre la boîte et permet à des organisations (de rythmes) qui n’étaient pas possibles d’exister, ajoutait-il. Mais j’attends de voir les détails. »

Pour son homologue du SE-UNSA Christian Chevalier, « a priori on garde le cap et on ne remet pas en cause les quatre jours et demi de classe dans le primaire » mais «  toute la difficulté est de savoir ce que sera l’exception : si elle devient la règle commune, alors il n’y aura plus de règle commune ». Lui aussi souhaite « un décryptage rapide du ministre ». A n’en pas douter, les élus rediront, eux, que, financièrement, le compte n’y est pas.

Une chose est sûre, Manuel Valls vient de rouvrir une boîte de Pandore que Vincent Peillon avait tout fait pour refermer. « Deux minutes pour défaire deux ans de travail », s’inquiétait la principale fédération de parents d’élèves, la FCPE, favorable aux nouveaux rythmes.

LES ECHOS Par Marie-Christine Corbier | 08/04 | 18:22 | mis à jour à 18:27

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