Education : pourquoi Jean-Michel Blanquer séduit les parents d’élèves


Inconnu du grand public lorsqu’il est nommé ministre de l’Education en mai, Jean-Michel Blanquer s’est imposé comme l’une des principales figures du gouvernement d’Edouard Philippe. Une chose est sûre : cet ancien recteur et Dgesco (directeur général de l’enseignement scolaire), c’est-à-dire numéro deux officieux du ministère sous Nicolas Sarkozy, connaît très bien l’Education nationale, à l’inverse de certains de ses prédécesseurs. 

A peine installé, celui qui est aujourd’hui l’un des ministres les plus appréciés à droite séduit les personnels de l’Education comme les parents et occupe avec aisance le devant de la scène politique. « On a l’impression d’un ministre qui sait où il veut aller, d’un passionné, doté d’une vraie boussole », note Samuel Cywie, porte-parole de la Peep.

REP+, la réduction à 12 élèves des classes de CP dans les écoles des quartiers très défavorisés, ou le dispositif « Devoirs faits » dans les collèges sont accueillis favorablement par les familles, indiquent les fédérations de parents d’élèves, la FCPE (classée à gauche) et la Peep (plutôt à droite). Et elles brouillent les contours idéologiques d’un ministre souvent décrit comme élitiste, et volontiers classé à droite par ses adversaires.

« Fantasme d’âge d’or « 

Frédérique Rolet secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat enseignant du secondaire souligne cependant « l’ambivalence » du personnage : « Il sait mettre le doigt sur les problèmes mais il introduit plus de sélectivité dans le système scolaire« , explique-t-elle.

En évoquant le retour du redoublement, dont la France a longtemps été la championne, ou encore le port de l’uniforme dans les écoles qui le souhaitent, le ministre « entretient le fantasme d’un âge d’or de l’école qui n’a jamais existé », soupire Francette Popineau, du SNUIpp, premier syndicat dans le primaire.

On lui reproche également un discours un peu creux, avec beaucoup d’annonces et peu de mesures effectives. Liliana Moyano, de la FCPE, pointe « des initiatives qui rendent populaire à court terme » mais qui s’avèrent au final assez vagues. « Qui peut être contre le respect d’autrui, contre apprendre à écrire, lire, compter? », s’interroge-t-elle, en référence à l’objectif du ministre pour les élèves en primaire. La question est plutôt de savoir comment on y parvient, note-t-elle.

 

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