Ce qui change à la rentrée 2019


Lundi 2 septembre, les élèves des écoles, collèges et lycées ainsi que les professeurs reprennent le chemin des salles de classe. 

C’est le moment de retourner en classe. Après un été passé loin des cahiers et des copies, les élèves font leur rentrée, lundi 2 septembre. Avec quelques nouveautés au programme, à tous les niveaux. Une partie de la loi Blanquer, promulguée en juillet, doit déjà entrer en vigueur, tout comme la très critiquée réforme du baccalauréat. Voici ce qui va changer dans les écoles, collèges et lycées pour la rentrée scolaire 2019.

En maternelle

• Instruction obligatoire dès 3 ans. C’est fait. L’âge de l’instruction obligatoire est abaissé de 6 ans à 3 ans. Pour le ministre de l’Education, l’objectif est « d’agir dès les premières années de la scolarité pour favoriser la maîtrise des savoirs fondamentaux ». Concrètement, déjà 97,6% des enfants de 3 ans sont scolarisés et 100% pour les enfants de 4 ans. Cette mesure ne devrait donc concerner, en principe, que 26 000 enfants. 

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• Obligation d’assiduité. Cette obligation d’instruction entraîne avec elle une « obligation d’assiduité », pour tous les élèves de maternelle. Jusqu’alors, l’absentéisme ou la présence de l’enfant à temps partiel étaient acceptés dans certains établissements, avant le CP. Désormais, dans le cas où des parents souhaiteront déroger à cette obligation, c’est l’inspecteur de l’Education nationale qui aura le dernier mot, explique le Café pédagogique. Les jardins d’enfants seront aussi soumis à cette obligation, et les parents qui opteront pour l’instruction à domicile feront l’objet de contrôles renforcés. 

• Dédoublement des classes de grande section. Après les classes de CP et de CE1, la grande section de maternelle va aussi être dédoublée, dans les zones prioritaires, pour limiter les effectifs. La mesure, initialement annoncée pour 2020, entrera en vigueur « dès cette rentrée, là où c’est possible », prévoit finalement la circulaire de rentrée 2019 envoyée en mai aux enseignants et directeurs d’établissements. Le dispositif sera étendu « au cours des rentrées 2020 et 2021″. Le nombre d’élèves en classe de grande section devra, également « là où c’est possible », être limité à 24.

A l’école élémentaire

Pour la rentrée 2019, « l’école primaire reste à la première place des priorités du gouvernement en matière de politique éducative », annonçait la circulaire du ministère de l’Education, intégralement consacrée au premier degré. Lors de sa conférence de presse de rentrée, mardi 27 août, Jean-Michel Blanquer a d’ailleurs précisé que 2 300 postes seront créés à l’école élémentaire, dans un objectif de maîtrise des savoirs fondamentaux par les jeunes élèves. 

Dédoublement des CP et CE1 et effectifs limités. Quelque 300 000 élèves doivent, pour cette rentrée, bénéficier de classes dédoublées et d’effectifs limités, en CP et CE1. Il s’agit de continuer à étendre le dispositif déjà mis en place. Si la réduction des effectifs est jugée bénéfique pour les élèves, elle n’est pas toujours évidente à instaurer. Certains établissements n’ont par exemple pas les salles de classe nécessaires, et il manque des postes d’enseignants. 

• Des petits déjeuners gratuits en zones prioritaires. Depuis le mois d’avril, la mesure, prévue dans un plan de lutte contre la pauvreté, est testée dans huit académies : les écoles volontaires distribuent des petits déjeuners gratuits aux enfants. Cette réforme doit être étendue à la rentrée à l’ensemble du territoire français et devrait concerner 100 000 élèves, dans les écoles prioritaires (REP et REP+), les quartiers dits « Politique de la ville » et certaines zones rurales. 

Au lycée

• La réforme du baccalauréat. Enterrées, les filières ES, L et S ! Les élèves de seconde ont dû choisir des « spécialités« . Cette année, les élèves de première recevront des enseignements en « Humanités », « Numérique et sciences informatiques », « Mathématiques », « Géopolitique », entre autres, comme le veut la réforme du baccalauréat. 

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Quelque 92% des lycées publics proposeront au moins les sept enseignements de spécialité « les plus courants », précise le ministère. Si la spécialité souhaitée par l’élève n’est pas proposée dans son lycée, il est possible de demander à être transféré dans un autre établissement, ou de suivre cet enseignement à distance.

Pour tous les élèves

• Des drapeaux dans les salles de classe. A partir de la rentrée, les drapeaux français et européen seront accrochés dans toutes les salles de classe des écoles, collèges et lycées. La devise « Liberté, égalité, fraternité » et les paroles de l’hymne national devront aussi être affichées sur les murs. 

• L’école « inclusive ». C’est un chapitre entier de la réforme du projet de loi pour l’école de la confiance : mieux inclure les élèves en situation de handicap. Si 340 000 sont déjà scolarisés, ils seront 24 500 de plus à rejoindre les bancs de l’école. Quatorze ans après la loi du 11 février 2005, dite loi Handicap, qui pose le droit pour chaque enfant handicapé d’être scolarisé dans l’école de son quartier, la loi Blanquer prévoit donc la création de « pôles inclusifs d’accompagnement localisés » (PIAL), dont la mission est de coordonner « les moyens d’accompagnement humain en fonction des besoins des élèves en situation de handicap ». Le gouvernement s’engage également à ce que chaque demande des familles soit « prise en compte sous 24 heures », grâce à la mise en place de cellules d’écoute. Dans cette lignée, Jean-Michel Blanquer a annoncé, lors de sa conférence de rentrée du 27 août, qu’il y aura à la rentrée « 4 500 ETP supplémentaires d’accompagnants »

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• La « diversité des situations familiales » reconnue. Le Code de l’éducation entend désormais mieux reconnaître les familles homoparentales, en proposant dans les documents administratifs de choisir entre « père », « mère » ou « représentant légal ».

Un plan sur les violences à l’école. A quelques jours de la rentrée, le ministre de l’Education a également dévoilé le plan sur les violences à l’école, repoussé à maintes reprises. Un « référent violence » va notamment être nommé auprès de chaque inspecteur d’académie. Sur la question des élèves perturbateurs, Jean-Michel Blanquer propose l’envoi de ces élèves en classe relais pendant six mois sans autorisation des parents, ou leur accueil dans des « internats tremplins ». Il évoque aussi la signature par leurs parents d’un « contrat de responsabilisation ». Le ministre a par ailleurs souligné la présence renforcée des forces de police aux abords des établissements de « quartiers de reconquête républicaine ».

La question environnementale au cœur des préoccupations. Jean-Michel Blanquer a indiqué que l’un des « défis » majeurs du ministère pour la rentrée  concernait la question de l’environnement et du développement durable. « Il y aura 250 000 éco-délégués, soit un délégué par classe en France », a notamment annoncé le ministre. « Il contribuera à ce qu’il y ait des actions pour l’environnement dans chaque classe. » 


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