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Au sommaire :
Au cœur de la relation : LES ÉMOTIONS
> Dans les relations que nous développons avec les autres et avec notre environnement, les émotions sont de précieux indicateurs. Elles nous servent de repères et sont source d’énergie, à condition, bien sûr, de savoir les identifier, les apprivoiser et si nécessaire les transformer. Dans la vie, tout n’est pas que joie et insouciance ; certaines situations déclenchent en nous la colère, la peur, la tristesse, le dégoût… Qu’elles nous apportent bien-être ou mal-être, ces émotions vont traverser notre corps, s’exprimer physiquement sur notre visage, et libérer une énergie qui peut être redoutable quand, par exemple, nous nous sentons agressé.
> Nous ne comprenons pas toujours ce qui se passe en nous, quelle corde sensible a été touchée, mais le rôle premier de l’émotion est de décharger l’énergie subitement accumulée pour ramener le corps à l’équilibre. « Gérer » les émotions ne consiste pas à chercher à les faire disparaître. D’ailleurs, l’accumulation de tensions refoulées peut provoquer à terme de graves problèmes de santé ou des passages à l’acte soudains. Il s’agit, au contraire, de décoder le message qui nous surgit « à la figure » pour tenter de comprendre ce qu’il nous révèle de nos blessures anciennes, de nos besoins non satisfaits ou de croyances liées à l’enfance.
> Par leur intensité et leur soudaineté, les émotions peuvent nous déstabiliser en mettant en lumière une part de nous même qui réclame attention et respect. Cela ne doit pas pour autant nous égarer ; il est important de saisir ces signaux tout en restant lucide pour agir. La communication émotionnelle s’apprend ! Chaque émotion a une fonction et renseigne sur une situation de danger ou d’épanouissement, intérieure ou extérieure. Si la surprise met le corps en alerte, la peur nous aide à nous protéger du danger. De même, la joie nous indique le chemin à suivre et renforce nos capacités à réussir, tandis que la colère pose des limites quand nous sentons notre intégrité menacée…
> Il n’est pas bon de se couper systématiquement de ses émotions, pas plus que de s’y complaire en permanence. La recherche de l’équilibre passe par une perception intérieure maîtrisée et une gestion en bonne intelligence qui tienne compte des circonstances. C’est en nommant les émotions ressenties, en les acceptant, qu’il est possible d’en identifier la source, pour, éventuellement, modifier nos représentations et changer nos comportements. Nos émotions sont un langage qui exprime ce qui résonne au plus profond de nous. Plutôt que les laisser nous submerger, mieux vaut chercher à les « humaniser » pour les transformer en « partenaires de paix ».
Avec des contributions de Marie-Françoise Bonicel, Isabelle Filliozat, Dominique Demaria, Pierre Dion, Philippe Breton, Daniel Favre, Laurence Janot, Rafaël Tyszblat, Thierry Dudreuilh, et la Chronique-BD de Théa Rojzman.