Lettre ouverte à Mme Savouret, Directrice Académique des Services de l’Éducation Nationale

Madame la Directrice Académique,
Trois semaines se sont écoulées depuis la rentrée scolaire du 1er septembre 2015.
La situation de nos écoles est sans précédent dans l’histoire de Riedisheim :
– Nos enfants ont intégré des classes surchargées constituées parfois de trois niveaux.
– Pression a été faite aux parents afin que certains acceptent de changer leurs enfants d’école et que d’autres inscrivent les leurs dans un cursus contraire à leur choix initial.
– Les enseignants ont très mal vécu cette rentrée et sont obligés de travailler dans de mauvaises conditions.
– Les parents sont en colère et dénoncent les manipulations dont ils ont été l’objet.
Et nous, parents d’élèves, sommes mécontents car :
1. Les commissions qui se sont égrenées de novembre 2014 à juin 2015 vous ont averti des difficultés dues au retour des élèves dans la nouvelle école maternelle Schweitzer et les besoins prévisibles des sept écoles (maternelles et primaires) de Riedisheim.
2. Il a fallu un rendez-vous, il y a deux semaines, à l’Inspection Académique de Colmar avec votre adjoint et l’IEN de notre secteur pour que soit octroyé un poste d’allemand qui n’était pas pourvu depuis la rentrée pour une classe bilingue de l’école élémentaire Bartholdi.
3. La 5eme classe monolingue de l’école Bartholdi a brutalement fermé pour deux malheureux élèves en moins… alors que les effectifs étaient identifiés satisfaisants en CTSD (Comité Technique Spécial Départemental) et que les professeurs s’étaient préparés depuis juin. Aujourd’hui les élèves monolingues sont entassés entre 28 et 30 par classe, en double niveau dans quatre salles de classes.
4. Les effectifs des classes bilingues des écoles Clémenceau et Schweitzer étaient bien annoncés à 34 et 35 élèves au CTSD du 9 juin, et confirmés le jour de la rentrée, ce qui, en toute rigueur, aurait dû conduire à décider de l’ouverture d’une classe dans chacune des écoles dès ce moment-là. Comme vous le savez certainement, cela aurait eu le mérite d’encourager clairement les parents à choisir cette filière d’avenir pour leurs enfants et de soulager les classes monolingues.
Au lieu de cela, vous avez laissé la situation se dégrader jusqu’à la rentrée en comptant sur le découragement des familles. Face à la mobilisation des parents d’élèves, vous avez décidé « à la va-vite » la création d’une section bilingue « sans ATSEM » à l’école maternelle Mermoz. Pour remplir cette section, il a fallu convaincre, la veille de la rentrée, certaines familles et obtenir le déplacement de cinq élèves de l’école Schweitzer vers l’école Mermoz.
Nous retiendrons de cette dernière rentrée scolaire, un désordre inqualifiable et un mépris notoire envers les instances que sont le CDEN (Conseil Départemental de l’Education Nationale) et le CTSD (Comité Technique Spécial Départemental) !
Notre démarche collective est soutenue par l’équipe municipale de la commune de Riedisheim et également faite dans l’intérêt des enseignants qui sont actuellement en souffrance.
Madame la Directrice, les parents d’élèves de Riedisheim sont très mécontents … et surtout préoccupés. Nous avons multiplié les actions pour vous convaincre du bienfondé de nos revendications.
Nous vous avons apporté la preuve que les effectifs allaient continuer d’augmenter en cours d’année avec la livraison très prochaine des logements sociaux dans les quartiers SCHWEITZER, CLEMENCEAU et PASTEUR. Or, vos décisions n’offrent aucune marge de manoeuvre !
Nous ne pouvons pas accepter que nos enfants se retrouvent dans des conditions d’apprentissage qui puissent compromettre leur avenir.
Pensez-vous réellement qu’en exposant l’enfant à de telles conditions d’apprentissage dès la maternelle, l’école publique puisse remplir sa mission ? Par tant de négligences induisant des situations de stress, ne favorisez-vous pas l’échec scolaire sous prétexte d’économie budgétaire ? Alors même que le gouvernement s’inquiète de la progression de la violence à l’école, nous ne pouvons que manifester notre incompréhension face à cette logique purement comptable.
A la veille de votre départ en retraite, quelles images voulez-vous laisser dans les mémoires des citoyens de notre commune et du département du Haut-Rhin ? A l’heure où nous vous écrivons, cette image est celle d’une politique de nivèlement par le bas et nous ne pouvons pas l’accepter.
Nous souhaitons que cette lettre vous aide à reconsidérer au plus vite la situation de nos écoles. Nous sommes prêts à venir en discuter de vive voix lors de la réception donnée à l’occasion de votre départ si nous ne sommes pas entendus avant.
Certains que vous partagerez l’avis qu’il n’est jamais trop tard pour agir, nous vous prions d’agréer, Madame la Directrice, l’assurance de nos salutations … les plus mobilisées.

La coordination des Associations de Parents d’Elèves des écoles de Riedisheim, le 21 septembre 2015

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