Il existe en Alsace avec la perte du dialecte alsacien et la désaffection de l’apprentissage de l’allemand, des problématiques pour le moins incongrues dans une région au départ germanophone… Ainsi, depuis la rentrée de septembre, trois groupes de collégiens de 6e, 5e et 4e, soit entre 50 et 60 adolescents, n’ont pas de professeur d’allemand attitré… « Comme dans d’autres établissements, à St-Amarin, 11 h 30 d’allemand ne peuvent être assurées faute de contractuels dans l’académie », explique Carmen Grandhaye, la principale qui ne sait plus à quel saint se vouer ! « Nous avons en partie remédié au problème en interne, deux professeurs d’allemand faisant des heures supplémentaires pour assurer un minimum d’heures à ces élèves. Et j ‘essaie quotidiennement de régler le problème avec le rectorat qui travaille d’arrache-pied ; mais c’est maintenant un problème qui dure depuis trop longtemps ». Pourtant, il suffirait d’un contractuel, c’est-à-dire titulaire d’une licence d’allemand intéressé pour que le problème soit réglé…
« Indignés par cette situation, les parents assiègent l’administration du collège et le rectorat de Strasbourg, raconte le conseiller général Jean-Jacques Weber : lundi, j’ai encore interpellé les responsables du recrutement rectoral qui avouent leur impuissance » .
« Il y a bien eu quelques candidatures… mais jusque-là, tous se sont finalement désistés, ne souhaitant pas venir pour seulement 11 h 30 de cours au lieu des 18 h habituelles… d’autant que St-Amarin n’est pas facilement accessible », regrette encore la principale. Jean-Jacques Weber donne même les détails : « Le rectorat déclare avoir envoyé cinq postulants, l’un d’entre eux, un étudiant… breton, s’est même vu proposer un logement au collège même, mais a fini par décliner… »
En désespoir de cause, Carmen Grandhaye n’a pas hésité à faire elle-même des recherches : « C’est le rectorat qui embauche et valide les candidatures ; mais l’an passé, j’avais contacté Pôle emploi pour le remplacement d’un congé maladie et cela avait marché ; j’ai donc à nouveau tenté ma chance auprès du Pôle Emploi de Thann et de celui de Remiremont… ».
De son côté, le conseiller général a alerté les associations de promotion du bilinguisme, dans l’espoir de trouver par exemple un enseignant retraité qui accepte de prodiguer des cours dans la vallée. Tous ces efforts n’ont jusqu’à présent porté aucun fruit, et les élèves attendent toujours. D’où cet appel de J-J Weber : « le collège Schuman de St-Amarin et ses élèves, recherchent professeur d’allemand désespérément ! »
Michèle Marchetti