Les liaisons douces du collège Villon

Hugues Falzon, professeur de sciences de la vie et de la terre au collège Villon, fait découvrir à Armande Le Pellec Muller, la maquette d’une station d’épuration, réalisée par des élèves du collège. Exposée dans une salle avec d’autres projets scientifiques œuvres de collégiens, elle est aussi utilisée par des élèves de CM2 des écoles du quartier. Un exemple très concret de liaison non dangereuse.  Photo Catherine Kohler

Hugues Falzon, professeur de sciences de la vie et de la terre au collège Villon, fait découvrir à Armande Le Pellec Muller, la maquette d’une station d’épuration, réalisée par des élèves du collège. Exposée dans une salle avec d’autres projets scientifiques œuvres de collégiens, elle est aussi utilisée par des élèves de CM2 des écoles du quartier. Un exemple très concret de liaison non dangereuse. Photo Catherine Kohler

Les dispositifs de liaison « école-collège » et « collège-lycée » étaient au programme de la visite d’Armande Le Pellec Muller, recteur de l’académie de Strasbourg, hier après-midi au collège François-Villon de Mulhouse.

« On avait une petite fuite vers d’autres établissements… Alors, on a décidé de faire venir des élèves de CM1 et de CM2 des écoles du quartier, pour leur faire découvrir notre salle d’exposition de maquettes scientifiques » : Hugues Falzon, professeur de sciences de la vie et de la terre au collège François-Villon, bouillonnait d’enthousiasme, hier, en présentant à Armande Le Pellec Muller, le recteur de l’académie de Strasbourg, tous les projets réalisés depuis 15 ans, en collaboration avec Philippe Lambert, professeur de technologie. Une maquette de station d’épuration, une autre de volcan (qui crache des nuées ardentes !), une « oreille pédagogique » géante, une éolienne… Toutes ces réalisations de collégiens sont rassemblées dans une même salle, qui depuis l’an dernier, accueille donc également des élèves de CM2 des écoles La Fontaine, Thérèse et Jean-Zay -les trois établissements du secteur, appartenant au même RAR (réseau ambition réussite) que le collège Villon. « Quand ils voient tout ça, les petits disent ‘’moi, je veux venir au Villon !’’», a affirmé le prof, tout feu tout flamme.

Susciter l’envie plutôt que la crainte est l’un des objectifs des dispositifs de liaison « école-collège », qui, avec leurs équivalents pour le niveau supérieur («collège-lycée ») ont été longuement présentés à madame le recteur. « Le collège est un maillon d’une chaîne qui commence à l’école et se poursuit au lycée » : rappelée par Abdeslam Hamdy, principal du collège invitant, cette évidence ne se traduit pas toujours concrètement. Mais dans son établissement, il semblerait qu’elle soit devenue une réalité. Mus par « la volonté de réussir ces passages » et d’offrir « une chance supplémentaire aux enfants des familles les plus modestes », ces dispositifs « n’existent que grâce à l’implication de tous les professeurs ». « Et votre visite est pour nous un message d’encouragement », a souligné le principal à l’encontre de la recteur, avant de céder la parole aux multiples acteurs de multiples projets, touchant aux sciences, mais aussi à la maîtrise de la langue et à la culture.

Un exemple parmi d’autres : la démarche d’investigation scientifique proposée à trois classes de CM2 (une de chacune des écoles du quartier) et autant de 6 e. Les premières se rendent chez les secondes pour des TP de sciences dans lesquels ils cherchent à répondre à des questions comme « Que devient l’air que je respire ? » ou « Qu’y a-t-il dans l’eau ? » Quatre élèves de CM2 de la classe de Paul-André Striffler (école Jean-Zay) ont affronté, hier, une salle remplie d’adultes pour détailler leurs « manips ». « Le spiromètre sert à mesurer l’air qu’on a dans nos poumons », a expliqué Anaïs. « C’est combien, chez toi ? » l’a interrogé la recteur. « Euh, deux litres et quart, je crois..» «Au collège, on peut faire plus d’expériences », a résumé Amin, qui comme ses petits camarades devrait franchir le palier de la 6 e sans appréhension. « Ils n’ont plus peur du collège, a renchéri une enseignante. Il serait utile que ce genre de dispositif s’étende à toutes les écoles dès le CM1. »

À l’échelon supérieur, les enjeux semblent un peu différents et les élèves de 3 e qui se rendent volontairement et en dehors des heures de classe- au lycée Lavoisier tout proche pour y découvrir les « enseignements d’exploration scientifique », ont témoigné de ce que cela leur apportait. Une meilleure connaissance des exigences nouvelles que l’on attendra d’eux au lycée et, surtout, un choix d’orientation qui soudain devient plus clair…

le 05/02/2011 à 06:00 par Hélène Poizat

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