Mulhouse Lycée Lambert « Verts de colère »

À la sortie des classes , les manifestants étaient habillés en vert. Ils ont distribué des tracts verts aux passants. Ils ont choisi cette belle couleur car ils sont en colère. Et ils l’ont dit hier : « Toujours moins de moyens pour le lycée Lambert ! Est-ce une fatalité ? ». Il y avait des enseignants et d’autres personnels, des lycéens et des parents d’élèves représentant toutes les fédérations : Peep, FCPE, Apepa et Apahr.

L’équipe éducative a appris la nouvelle dotation horaire globale (DHG) du lycée pour la rentrée prochaine lors d’un conseil d’administration, vendredi dernier. Une partie des participants à la réunion a voté contre ces nouveaux moyens et a rédigé une motion. Elle a été envoyée au recteur, Jean-Pierre Gougeon, et à la directrice académique des services de l’Éducation nationale (Dasen), Anne-Marie Maire. Une coordination a été mise en place.

« On dénonce une baisse continue de moyens, indique Jean-Christophe Evans, professeur. Cette année, elle est encore plus drastique que les années précédente ». La DHG diminue de 16 heures. « On passe de 844,5 heures d’enseignement et d’actions pédagogiques par semaine à 828 heures. » Il y a deux ans, le nombre d’heures attribué était de 860. « Aucune explication logique n’existe, selon la motion, en effet, seuls 16 élèves étaient en moins cette année, répartis sur de nombreuses classes : 8 seconde, 6 première et 6 terminale ». En 2016/2017, il y aura un peu moins de cours car « les calculs du rectorat de Strasbourg prévoient une baisse de 8 élèves », ajoute le professeur.

Des actions sur le terrain

Pour les enseignants, ces prévisions « ne tiennent pas compte de la spécialité du lycée, qui est un petit établissement. » Il compte 630 élèves. « Il ne faut pas oublier, indique la motion, que de nombreux jeunes scolarisés au lycée Lambert sont issus de milieux défavorisés ».

Au fil des années, le lycée s’est spécialisé dans un certain nombre d’enseignements. Il propose par exemple la section AbiBac ou les options de chinois, espagnol ou cinéma. « Etablissement dynamique », le lycée a multiplié actions sur le terrain, sorties culturelles, voyages linguistiques, ateliers artistiques et culturels… « Les services qui prennent la décision de baisser le nombre d’heures d’enseignement ne tiennent pas compte de cela, mais uniquement du nombre d’élèves », juge Jean-Christophe Evans.

Les professeurs (ils sont une soixantaine) se sont réunis pour se répartir les nouvelles heures. « Il faut faire des choix difficiles entre les disciplines et donc entre les élèves des différentes séries. » Certains dédoublements ne seront plus possibles, comme en langues. Et en Sciences économiques et sociales, pour certains travaux en groupe.

Sciences Po et médecine

Le lycée Jean-Henri-Lambert est le seul à proposer une préparation au concours de Sciences Po. Il aide aussi les élèves à envisager la première année commune aux études de santé (Pacès), et notamment médecine. « Tous ces projets peuvent à terme être menacés si on continue sur cette tendance de baisse de moyens », estime Jean-Christophe Evans. Il rappelle qu’en 2015, « le Lambert a été référencé comme le premier lycée de Mulhouse et le 5e dans le Haut-Rhin. On a l’impression de ne pas avoir de reconnaissance pour notre spécificité. » Les enseignants indiquent qu’ils se sont « toujours évertués à faire réussir les élèves, comme le prouve le très bon classement de l’an passé ».

La coordination a écrit aux élus pour les informer de la situation. Ils sont invités à se rendre aujourd’hui de 9h à 13h au lycée, 73 rue Josué-Heilmann à Mulhouse, à l’occasion des portes ouvertes.

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