le gouvernement souhaiterait couper les allocations aux parents d’élèves violents

Un groupe de travail ministériel devrait remettre au ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse une série de mesures visant à juguler la violence scolaire. Parmi celles-ci : couper les allocations aux parents des auteurs de violences.

Comment lutter contre la violence en milieu scolaire ? Dans la foulée de l’agression, avec une arme factice, d’une enseignante par un lycéen de Créteil en octobre 2018, le ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse, Jean-Michel Blanquer, avait annoncé un plan contre les violences scolaires.

Il devait être présenté mi-décembre mais a été reporté à début 2019 pour cause de mobilisation des Gilets jaunes. Selon les informations du Parisien, parmi les mesures proposées par le groupe de travail du ministère figure celle de couper les allocations – quelles qu’elles soient – aux parents d’élèves violents. Une proposition qui devrait séduire Jean-Michel Blanquer, qui avait appelé à la «responsabilisation des familles» peu après l’agression de l’enseignante de Créteil.

Il ne faut pas rester inerte. Pas après tout ce qu’il s’est passé

Peu avant Noël, il avait également évoqué la possibilité d’infliger des amendes aux parents d’adolescents agressifs en milieu scolaire. «Il ne faut pas rester inerte. Pas après tout ce qu’il s’est passé», a commenté une source proche du ministère auprès du quotidien francilien. La mesure, longtemps réclamée par la droite, devrait s’inspirer de la loi Ciotti sur l’absentéisme scolaire, abrogée par le gouvernement de François Hollande et qui comportait des mesures similaires.

Les établissements scolaires pourraient ainsi faire remonter les dossiers de violences à l’inspection académique, qui serait ensuite chargée de demander à la Caisse d’allocations familiales de cesser les versements. Concernant le barème de sanctions, il serait équivalent au montant actuellement appliqué pour les adultes bénéficiaires et qui sont responsables de dégradations matérielles. Il y aurait plusieurs avertissements avant de couper totalement les allocations.

Seules 142 allocations effectivement supprimés sur 79 000 signalements en 2011-2012

Néanmoins, les auteurs des propositions recommanderaient de ne pas «frapper à l’aveugle» les parents d’enfants violents. C’est d’ailleurs ce qu’avait proposé le ministre de l’Education nationale en décembre : il avait souhaité faire la part des choses entre «une mère de famille seule avec quatre enfants et qui n’arrive pas à s’y prendre» et «un clan familial qui encourage l’élève à faire n’importe quoi et qui prend [sa] défense contre les professeurs». La mesure n’est pas sans susciter des critiques.

Cela «transforme des personnels de l’Education nationale en juges chargés de déterminer qui mérite ou non de toucher cet argent», a ainsi commenté le coprésident de la FCPE, la principale fédération de parents d’élèves dans les colonnes du journal. Il a également pointé l’inefficacité de la mesure pour les couples ayant un seul enfant à charge – et donc privé par nature d’allocations familiales – ainsi que pour les foyers à revenus élevés. Avant la suppression de la loi Ciotti en janvier 2013, plus de 79 000 comportements violents avaient été signalés par l’Education nationale. Seulement 619 allocations avaient été suspendues en conséquence et 142 d’entre elles ensuite reversées aux familles après le retour de l’élève à l’école.

francais.rt.com

 

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