Une Maison de la petite enfance franco-allemande

La Maison de la petite enfance franco-allemande a été inaugurée hier dans le quartier du Rhin à Strasbourg. Ouverte depuis le 7 avril, cette crèche se distingue des autres par la « pédagogie ouverte » qui y est développée.

Initié au courant de l’année 2009, le projet d’implanter une crèche « transfrontalière » s’est concrétisé hier après-midi avec l’inauguration de la Maison de la petite enfance franco-allemande dans le quartier du Rhin à Strasbourg. Ce nouvel établissement peut accueillir 60 enfants, 30 places étant réservées aux Français et autant aux Allemands. La pluralité est également respectée au niveau du personnel : la quinzaine d’éducateurs étant pour moitié allemands, pour moitié français.

Outre « la valeur hautement symbolique » de ce « lieu emblématique, trait d’union entre la France et l’Allemagne » , que le maire PS de Strasbourg, Roland Ries, n’a pas manqué de souligner, la Maison de la petite enfance se distingue par la place accordée au « transfrontalier ». Le principe allemand de « pédagogie ouverte » est présent jusque dans la conception de l’équipement, qui « se devait d’être le miroir des valeurs que la crèche véhicule » , selon Pascale Marion, gérante de Maoam Architecture qui a conçu le bâtiment au côté du groupe allemand Werkgruppe Lahr.

« Faire confiance à l’enfant »

La pédagogie ouverte « est fondée sur la confiance accordée à l’enfant et sur le regard toujours positif porté sur ses capacités » , explique Marie-Madeleine Schwaller, la directrice française de l’établissement. Selon elle, « les Allemands font davantage confiance à l’enfant. La pédagogie ouverte veut ainsi qu’il se serve lui-même quand il a faim ou quand il a soif… »

Côté allemand, c’est notamment sur l’âge de l’enfant que se trouve le caractère innovant, les Kehlois n’étant pas habitués à inscrire les enfants de moins de trois mois. Un changement qui se ressent également au niveau du recrutement, certaines puéricultrices allemandes ayant refusé le poste, considérant qu’elles n’étaient pas aptes à s’occuper des très jeunes enfants.

En fin de compte, « les parents mettront sans doute plus de temps à s’habituer à tous ces changements que les enfants » , a ironisé le maire de Kehl, Günter Petry, qui était également présent.

La gestion de l’établissement est confiée à l’Association d’action sociale du Bas-Rhin (AASBR), suite à une procédure de délégation de service public menée par la Ville de Strasbourg. Sa direction est assurée par une puéricultrice française et une Erzieherin allemande.

Débutés en février 2013, les travaux se sont achevés au début de ce mois d’avril.

30 entreprises françaises et allemandes ont œuvré pour la construction du bâtiment, soit 250 ouvriers.

L’ALSACE 25/04/2014

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