Dans un courrier envoyé le 9 juillet à Armande Le Pellec-Muller, recteur de l’académie de Strasbourg, avec copie aux élus du secteur, du département et de la région, les élèves et parents d’élèves de Terminale en section européenne au lycée Scheurer-Kestner de Thann demandent, par la plume de Marie-Paule Morin, déléguée Apepa, que « la section conserve à la rentrée ses 3 h d’allemand pour permettre aux jeunes de se préparer à un marché du travail transfrontalier qui est une réalité incontournable en Alsace »…
« Jusqu’ici, les Terminales Européennes bénéficiaient de 3 h de cours d’allemand et d’une heure de cours de physique-chimie en allemand. Nous avons appris que le nombre d’heures d’allemand passerait à la rentrée à 2,5 h. Ceci ne sera pas sans incidence sur la préparation des élèves aux réalités et aux exigences professionnelles du marché de l’emploi de notre région. En tant que parents soucieux de l’avenir de nos jeunes, nous n’acceptons pas une telle décision. En, effet, de plus en plus d’élèves de section européenne optent pour des études en Allemagne notamment pour l’école de Kinésithérapie de Kehl-Ortnau qui ouvre ses portes aux étudiants étrangers pouvant attester d’un niveau C1 en allemand. D’autres encore choisissent, en grand nombre, la licence transfrontalière de Chimie des Université de Haute-Alsace et de Fribourg afin d’optimiser leur chance d’insertion sur le marché professionnel qui recrute de plus en plus de jeunes chimistes aux compétences plurilingues. À l’instar de la France, les marchés de l’emploi en Suisse et en Allemagne sont demandeurs ! La popularité croissante de ces nouvelles opportunités de formation professionnelle impose une logique d’admission exigeante au cœur de laquelle la maîtrise de l’allemand joue un rôle déterminant. L’enseignement de l’allemand en section européenne est une réponse à l’ambition d’excellence de ces écoles et prépare les élèves de façon optimale. De plus, la section européenne fait partie du projet d’établissement de notre lycée. En baissant le seuil horaire, ce n’est pas seulement la légitimité même de la section européenne qui est mise en péril (comment justifier que les terminales STMG aient plus d’heures d’allemand que les Terminales européennes…), mais il s’agit surtout d’un gaspillage incompréhensible du potentiel linguistique des élèves engagés dans cette filière ».