Comment le collège de Barr atteint les 20% d’élèves bilingues
20 % des élèves du collège de Barr suivent un enseignement bilingue (en français et en allemand) cette année. Un taux supérieur à la moyenne départementale. Des efforts particuliers sont fournis depuis l’an passé pour rassurer les familles tentées de dire stop.
ette année, le collège de Barr est l’un des trois du département (sur 90) à avoir eu les honneurs du président du Bas-Rhin, Frédéric Bierry, pour la rentrée. Pour plusieurs raisons, dont sa filière bilingue, en place depuis 17 ans.
Il a passé 45 minutes à observer la rentrée des 25 élèves de 6è bilingue, appelés à mieux se connaître en se présentant mutuellement, en allemand.
Ils étaient 25. Ils auraient très bien pu être un tiers de moins. « Le premier état des lieux, en décembre, annonçait 17 élèves qui continuent en bilingue sur une trentaine de CM2 », glisse Mathieu Depenau, le principal du collège de Barr.
Comment les familles sont rassurées ?
Le bilinguisme a beau jouir d’un pouvoir d’attractivité important à l’école primaire, cela s’essouffle avec l’entrée au collège. « Les arrêts sont nombreux parce que les parents sont inquiets, par rapport à la lourdeur, explique Mathieu Depenau. Depuis l’an passé, on a renforcé la communication envers les familles au CM2, pour qu’un maximum continue. Dès mars, on a organisé une réunion au collège pour expliquer ce qu’on fait ici. Un professeur est aussi allé dans les écoles de Barr pour faire un petit cours. » Huit élèves de plus que prévu ont décidé de s’inscrire.
Cela permet au collège de Barr de compter cette année 106 élèves en filière bilingue. Cela représente plus de 20 % des effectifs du collège. C’est deux fois plus que les collèges d’Obernai et de Rosheim. C’est aussi davantage que la moyenne dans le département, qui était d’un peu moins de 14 % l’an passé, dans les 42 autres collèges proposant du bilingue.
Comment ça fonctionne concrètement ?
Les élèves en bilingue à Barr ont droit à quatre heures d’allemand (au lieu de trois pour les monolingues), et de deux heures d’histoire-géographie et deux heures de mathématiques enseignées en allemand.
Ils sont répartis dans deux classes différentes, avec des monolingues, « par souci de mixité et pour qu’ils n’aient pas toujours les mêmes camarades au cours de toute leur scolarité », précise Mathieu Depenau.
Un programme d’échange est en place avec un établissement d’Ettenheim, juste à côté d’Europapark, sur les quatre ans. « Le but est de se voir en dehors du temps scolaire, expose Sylvie Lott, enseignante d’allemand, sans chercher à exagérer l’intensité des liens qui se tissent entre les jeunes. Ils sont aussi invités à réaliser leur stage de découverte professionnelle en Allemagne en 3è. »
Certaines familles se voient de temps en temps au courant de l’année. Des élèves passent quelques bouts de vacances en Allemagne, et y suivent quelques cours quand les congés sont décalés.
Avantage de cet échange : il se fait avec des élèves débutants en français, ce qui oblige à privilégier l’allemand.
D’où viennent les élèves?
Les élèves en bilingue du collège de Barr viennent, sauf exception, des trois écoles de Barr, qui ont chacune une filière bilingue. « Le bilingue, c’est toute une chaîne, met en avant Mathieu Depenau, le principal du collège. L’accroche à l’école primaire est importante et à Barr, ça a toujours été de qualité. »
DNA 02/09/2019