Saint-Amarin Enseignement bilingue En passe d’aboutir ?

La création d’une filière bilingue dans les écoles publiques dans la vallée de Saint-Amarin serait-elle en passe de se concrétiser ? Et le « chemin de croix » entamé il y a vingt ans, en passe d’aboutir à la résurrection de cette alternative ?

Le conseiller général Jean-Jacques Weber, Thomas Goepfert vice-président de l’APEPA et Patrick Kleinclaus responsable du service langue et culture régionales au Conseil général y croient.

Samedi après-midi, entourés par des maires et représentants de communes (Saint-Amarin, Oderen, Wildenstein, Mollau), ils ont rappelé l’intérêt majeur attaché à la connaissance de la langue allemande dans un pays de double culture, à 40 km des bassins d’emplois de Bade et de Suisse, de Bâle notamment qui pour Jean-Jacques Weber, est « la ville la plus riche du monde ».

Depuis 1992, de tergiversations en blocages, de crises en indifférence complice, la question a su désemparer plusieurs municipalités, plusieurs conseillers généraux et présidents du département, pour arriver après 20 années de piétinement et de méconnaissance, à un espoir tangible.

Des réunions d’information à destination des parents des futurs élèves de maternelle ont obtenu ces dernières semaines des échos très positifs, même si les débuts à Saint-Amarin s’étaient montrés timides voire décevants.

Ces échos sont plus qu’encourageants car ce ne sont pas moins de 67 enfants qui sont aujourd’hui portés par les parents, sur les listes d’inscription.

« La réunion de ce jour a pour objet d’affirmer que cela va se faire, notamment en direction de l’Éducation nationale, et comme l’inspection académique n’a pas effectué la démarche, c’est l’association des parents d’élèves APEPA qui a pris son bâton de pèlerin pour sensibiliser les parents des futurs élèves », c’est en substance l’analyse que présenta Jean-Jacques Weber aux maires qu’il rassura et salua « pour leur courage. »

Plusieurs sites bilingues dès la rentrée ?

Verra-t-on, à la rentrée des classes en septembre, s’ouvrir trois ou quatre sites à Oderen, Saint-Amarin et sur l’aire du regroupement pédagogique de Mollau-Storckensohn-Urbès comme le souhaite l’APEPA ? « notre action est non seulement déterminée face à une injustice qui dure depuis 20 années, mais elle est fondée sur des valeurs constructives attendues par un grand nombre de familles, d’enseignants et d’élus de la vallée », assura Thomas Goepfert, « nous demandons à l’Éducation nationale d’assumer la réalité et d’engager le processus d’enregistrement de ces inscriptions : ces classes la vallée doit les obtenir ! »

Si la force d’inertie pouvait être vaincue et les moyens nécessaires mis en œuvre au niveau des autorités académiques, cela permettrait aux enfants du dernier canton du Haut-Rhin encore dépourvu de classes bilingues à parité horaire, de rejoindre les 20 000 élèves alsaciens (et les 461 classes haut-rhinoises) bénéficiaires de 12 h d’enseignement hebdomadaire en allemand et 12 h en français.

Jean-Jacques Weber, qui est passé la semaine dernière au rectorat à Strasbourg, a écrit aux présidents du conseil régional et général, n’écarte pas « une épreuve de force », mais il se dit déterminé à tout faire pour rattraper les 20 ans de retard dont est accablé le canton en la matière : « nous sommes obstinés et demandons aux responsables de faire ce qu’ils ont à faire, on ne va pas tolérer que ça continue comme cela, on ne le supporterait plus, et en cas de refus et d’incertitude des suites données, nous ne resterons pas inactifs ! »

Moderniser le collège

En marge de cette réunion de communication, le conseiller général Weber évoqua le collège de Saint-Amarin dont il prévoit la démolition et la reconstruction. Ce dossier de modernisation dit-il, englobe dans un premier temps une dépense de 13 M € pour laquelle le conseil général a donné son accord.

Les plans seront présentés en ce mois de juin avec le maire de Saint-Amarin, aux enseignants et au personnel, au cours d’une réunion d’information qui se tiendra au collège.

« Nous dirons à tous ceux qui y travaillent, enseignants et personnels, tout ce qui va se passer et comment nous avons pris en compte leurs demandes ; les esquisses sont faites, nous sommes devant les concours d’architectes ».

La politique locale revenant au galop Jean-Jacques Weber ne put s’empêcher une pensée ciblée à l’endroit des élus de la communauté de communes, en l’occurrence : « un petit bémol qui concerne évidemment la salle de sports (propriété de la «com-com»). J’ai bon espoir, prévint-il, que cette affaire se décante un petit peu et qu’on ne construise pas un collège tout neuf autour d’une salle de sports complètement vétuste »…

DNA Pascal Gerrer, publié le 13/06/2012

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