Bilinguisme La bataille des chiffres continue

Dans une nouvelle manche de la partie de « ping-pong » qui se joue avec le recteur de l’académie, élus et parents d’élèves ont livré leur vision du bilinguisme, hier à Colmar.

Le 31 janvier, les membres du Comité fédéral des associations pour la langue et la culture régionales en Alsace et en Moselle lançaient une pétition pour un « changement rapide de recteur dans l’académie de Strasbourg » (lire nos éditions des 2 et 3 février). Quelques jours plus tard, Armande Le Pellec Muller dressait le bilan de sa politique en matière de bilinguisme ( L’Alsace du 6 février).

Hier, dans les locaux colmariens de l’association Eltern, élus, parents d’élèves et membres d’association ont une nouvelle fois défendu leur position. En préambule, les membres du Comité fédéral ont voulu « donner (leur) vérité des chiffres » avancés par le recteur début février. « On parle des mêmes chiffres, mais on ne les voit pas de la même façon », souligne Claude Froehlicher, président d’Eltern. Par exemple, quand Armande Le Pellec Muller parle de « 91 structures de plus sur les deux dernières années », le président d’Eltern nuance : « Sur ce total, il y a eu 77 ouvertures de classes, qui s’inscrivent dans une continuité. Des nouveaux sites bilingues, en deux ans, il n’y en a eu que quatorze ». Et pour la rentrée 2013, il n’y aurait que trois ou quatre projets d’ouverture. Pire, selon Gérard Cronenberger, maire d’Ingersheim et président de l’Association des élus pour la promotion de la langue alsacienne, « non seulement on n’en ouvre pas, mais on en ferme ». Et de citer l’exemple de la classe bilingue d’Ammerschwihr, qui devrait disparaître à la rentrée 2013.

900 signatures

Élus et parents d’élèves ont ensuite pris la parole pour partager leurs différentes expériences. Jean-Jacques Weber, conseiller général du canton de Saint-Amarin, a confié les difficultés rencontrées pour ouvrir des classes dans son secteur. « Lors des réunions d’information, les responsables de l’académie n’arrêtent pas de faire peur aux parents », dit-il. S’il y a déjà de nombreuses classes bilingues à Orbey, le maire, Guy Jacquey, également vice-président du conseil général du Haut-Rhin, a dû batailler ferme afin d’obtenir plus d’heures d’enseignements pour la première section ouverte au collège.

Odile Uhlrich-Mallet, adjointe au maire de Colmar, pense que, « pour la première fois, on va devoir refuser des enfants en classe bilingue », dans sa ville, faute de création de nouveaux sites. Quant à Emmanuelle Parisse, parent d’élève qui s’investit pour la création de deux classes bilingues à Gries, elle n’imaginait pas être autant freinée par le rectorat. « Mais je reste très optimiste », assure la jeune maman.

Le Comité fédéral a également fait le point sur la pétition. En six semaines, quelque 900 personnes ont apporté leur soutien. Enfin, concernant le référendum du 7 avril sur la Collectivité territoriale d’Alsace, les défenseurs du bilinguisme prônent le oui, notamment « pour un transfert de compétences ».

L ALSACE du 24/03/2013 à 05:00 Thierry Martel
L’APEPA s’est associé à cette démarche pour demander un changement de politique, pour que chaque filière soit traitée d’égale à égale, que toutes les familles alsaciennes puissent faire un choix d’éducation pour leurs enfants en monolingue ou en bilingue ! Ce changement doit s’opérer avec ou sans le Recteur actuel qui souffle le chaud et le froid, selon le moment.

Commentaires fermés.