«Parent 1», «Parent 2» dans les formulaires scolaires : vers une «solution d’apaisement»

Calmer le jeu, sans renoncer complètement pour autant : face à la polémique suscitée par l’amendement adopté en première lecture à l’Assemblée nationale la semaine dernière, qui suggérait de faire disparaître les termes «père» et «mère» des formulaires scolaires au bénéfice des mots «parent1» et «parent 2», la majorité tente de trouver un compromis. Ainsi, la députée LREM de Paris Anne-Christine Lang, corapporteure du projet de loi pour une «école de la confiance» suggère désormais de faire figurer dans les formulaires les mentions «père-mère/père-mère», que les parents pourraient cocher à leur guise. Une solution «d’apaisement» selon l’élue, et qui devrait, espère-t-elle, «convenir à toutes les familles». Cette nouvelle mouture devrait être examinée lors du retour du texte dans l’hémicycle, d’ici quelques semaines.

Le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, a fait savoir qu’il soutenait ce compromis, ce lundi sur France Info. «Parent 1, parent 2, c’est absolument pas l’idéal, puisque ça a l’air d’installer une hiérarchie entre les deux parents», a-t-il estimé. Et de poursuivre : «Cela pose plein de problèmes. On peut être d’accord avec une cause. […] En revanche, il faut faire attention à ne pas, au nom d’une cause, faire des choses contreproductives pour cette cause», a-t-il averti. Au sujet de l’amendement initial, le ministre a dit comprendre son intention et la «respecter». «Je pense que chaque enfant doit se sentir bien à l’école, et c’est pour ça qu’on parle « d’école de la confiance », quelle que soit sa structure familiale», a argué Jean-Michel Blanquer. Et de conclure : «On va travailler sur la bonne formule. Il y [en] a plusieurs qui permettent d’avoir « père » et « mère » tout en permettant à chaque structure familiale d’être respectée.» Idem pour le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, qui a jugé dimanche que cette alternative est la «voie de la raison».

La proposition de remplacer les termes «père» et «mère» avait suscité une forte opposition à droite et parmi les mouvements conservateurs, à l’image de la Manif pour tous, qui a fustigé un procédé «déshumanisant». A l’inverse, l’association SOS homophobie avait salué cette mesure, qui constitue une «reconnaissance concrète des familles homoparentales, et une avancée pour tous les enfants et toutes les familles». L’Association des familles homoparentales avait quant à elle salué l’esprit de ce texte, tout en exprimant ses craintes d’une «hiérarchisation» des parents.

Virginie Ballet

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