Plus de postes en primaire, moins dans le secondaire : quels moyens à la rentrée 2019 ?

L’école primaire bénéficie de plus de 2 000 emplois supplémentaires. Le nombre de postes est à la baisse dans les collèges et les lycées.

En 2019-2020, 2 175 postes supplémentaires sont octroyés à l’école primaire, alors que le nombre d’écoliers attendus est en déclin.
En 2019-2020, 2 175 postes supplémentaires sont octroyés à l’école primaire, alors que le nombre d’écoliers attendus est en déclin. PASCAL PAVANI / AFP

C’est une étape convenue et néanmoins attendue. Chaque année, à l’approche des congés de Noël, l’éducation nationale livre une première photographie de la rentrée scolaire à venir en rendant publics, académie par académie, les moyens d’enseignement octroyés aux écoles, collèges et lycées.

La surprise est relative. Ces chiffres reflètent, peu ou prou, les lignes budgétaires divulguées à l’été. Il n’empêche, les tableaux détaillant les « équivalents temps plein » (ETP dans le jargon de l’école) communiqués mercredi 19 décembre par le ministère de l’éducation, renseignent sur les créations ou les suppressions de postes pour septembre.

  • Priorité au primaire

Sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, année après année, cette carte a ainsi dessiné quelque 60 000 suppressions d’emploi. Sous la présidence de François Hollande, presque autant ont été créés.

La rentrée 2019 – la troisième de l’ère Macron, la deuxième préparée par Jean-Michel Blanquer, son ministre de l’éducation – marque, comme sous la gauche, la priorité donnée au premier degré. En 2019-2020, 2 175 postes supplémentaires sont octroyés à l’école primaire, alors même que le nombre d’écoliers attendus est en déclin (– 33 600 selon les dernières prévisions). Ce chiffre atteint 2 375 postes si l’on tient compte d’une « réserve » de 150 emplois dévolue, notamment, à la scolarisation d’enfants autistes.

Pour treize académies, dont Besançon, Caen, Rennes ou Clermont-Ferrand, le compte est à zéro. « Ces territoires sont à moyens constants, alors qu’ils représentent, à eux seuls, 70 % de la baisse des effectifs élèves », fait-on valoir à la Direction générale de l’enseignement scolaire. Les académies de Créteil (+ 502 postes), Versailles (+ 462) et Lyon (+ 175) obtiennent les plus fortes dotations, devant la Guyane et Mayotte (+ 150 pour chacune), La Réunion (+ 122) ou encore Aix-Marseille (+ 110). Paris hérite de 40 postes supplémentaires, mieux que Nice (+ 38) et Rouen (+ 34).

« Partout, le taux d’encadrement s’améliore », défend-on dans l’entourage de M. Blanquer, même si, sur le terrain, des craintes se font jour. Les écoles rurales ou les écoles qui ne relèvent pas de l’éducation prioritaire redoutent de devoir bientôt « rendre des postes » au profit des classes de CP et de CE1 dédoublées, qui absorbent une large part des emplois créés.

  • Tendance à la baisse dans le secondaire

lemonde.fr

Philippe Escande

Commentaires fermés.