Saint-Amarin bilinguisme scolaire 84 candidatures déposées !

Les parents ont émis plus de 80 pré inscriptions pour leurs enfants nés en 2007, 2008 et 2009, avec espoir d’ouverture de classes à la rentrée de septembre.  PHOTO DNA

Les parents ont émis plus de 80 pré inscriptions pour leurs enfants nés en 2007, 2008 et 2009, avec espoir d’ouverture de classes à la rentrée de septembre. PHOTO DNA

84 candidatures de futurs élèves de maternelle recueillies par l’Apepa sur la vallée ont été remises jeudi soir à l’inspectrice de l’Éducation nationale de l’arron-dissement de Thann venue présider une réunion d’information au Cap à St-Amarin.

La réponse à ces 84 souhaits d’inscription est à attendre dans les touts prochains jours expliqua-t-elle. Étant donné le nombre de demandes exprimées, des sites sont envisageables à Oderen, Fellering, Urbès et Saint-Amarin, voire Moosch. Reste à savoir combien verront le jour compte tenu des moyens dont dispose l’administration scolaire. Suspens…À la veille des vacances d’été, à deux mois de la rentrée, le temps presse : « Il faut que demain matin j’ai en main les demandes de candidature pour que je puisse les envoyer à l’inspection d’Académie puis au rectorat aux fins de réaliser une étude de faisabilité ».

En ouvrant la séance par un exposé circonstancié sur les avantages de l’enseignement bilingue paritaire français-allemand en Alsace, M me Verpillat ne cacha pas que ce qu’elle allait dire ce soir-là, le serait au conditionnel et que la décision finale ne sera pas de son ressort.

Mobilité

La réunion s’est déroulée devant environ 130 personnes. L’assistance très réactive (en particulier dans des rangs que l’on devinait sinon hostiles à la réforme, du moins réservés) englobait les parents intéressés ou curieux bien sûr, douze maires, le conseiller général Jean-Jacques Weber, des enseignants (pas convaincus d’avance), ainsi que les responsables de l’association de parents d’élèves Apepa, initiateurs ce printemps de l’idée de relancer l’enseignement bilingue paritaire dans la vallée.

M me l’inspectrice expliqua le contenu du cursus scolaire, un cursus continu pour les élèves entrant en maternelle, dépourvu de test d’entrée ou de toute autre obligation : « il suffit que les parents demandent l’inscription de leurs enfants ».

Un large éventail de points fut balayé : l’importance pour les parents d’assurer des moments de bain linguistique hors de l’école, l’importance en cas de souci de s’adresser aux équipes pédagogiques et non de retirer sans concertation les enfants de la filière pour les mettre dans l’enseignement monolingue, la nécessité de la mobilité des élèves selon la répartition numérique des enfants par villages… Les parents furent invités à ce propos, à noter sur le formulaire, leur convenance en matière de mobilité vers Saint-Amarin, Urbès, Fellering et Oderen.

Les questions fusèrent dans la salle : contraintes financières, seuils d’ouverture, moyens budgétaires et de personnel, répercussions sur le fonctionnement des classes monolingues. Le conseiller général se lança pour sa part dans un plaidoyer pour le bilinguisme vu sous l’angle économique, en l’occurrence, à l’heure où 20 000 jeunes d’ici sont sans emploi alors qu’en Allemagne, grâce au bilinguisme, ils seraient accueillis à bras ouverts dans les industries totalisant six millions de postes non pourvus. Il rassura les parents sur le sérieux de la filière bilingue : « il y a dans le Haut-Rhin 468 classes bilingues français-allemand, et tout se passe bien ! »

Étude de faisabilité

Une intervenante monolingue mit le doigt sur un autre aspect de la déficience en matière de bilinguisme en Alsace : « je suis au chômage, et dans la restauration, on exige la connaissance de l’allemand », dit-elle, désolée.

Une autre voix venant des gradins de la salle, trouva étonnant qu’à « un moment donné dans cette vallée on se battait contre les fermetures de classes, et là on se bat pour l’ouverture de sites bilingues ». En se demandant si un tel projet n’aurait pas mérité une année de réflexion, n’est-on pas en train d’agir dans la précipitation ? » L’important, argumenta M me Verpillat « c’est qu’une étude de faisabilité sera faite, une étude pérenne ». Elle indiqua qu’elle avait prévu d’organiser des réunions en octobre, mais vu que des demandes se sont affirmées récemment, l’Éducation nationale se voit dans ce cas, dans l’obligation de répondre sans attendre.

Que voilà donc la balle dans le camp de l’administration scolaire. Arrivera-t-elle à concilier projets de fermetures, projets d’ouverture, répartition des élèves, mouvements d’instituteurs, créations de postes ? Réponse définitive à la rentrée, et dans l’immédiat, dans quelques jours, l’indication des prévisions de faisabilité. Difficile de préjuger de la décision du Rectorat, quoi que… M me Verpillat, prudente, nota qu’en matière de personnel « nous avons des moyens très restreints ; on fait avec ce qu’on a et on le fait au mieux »… Pour le bien des enfants, évidemment.

DNA le 30/06/2012

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