C’est sans doute une première depuis 1945. Des élus alsaciens s’apprêtent à lancer une pétition pour demander au ministère de l’Éducation nationale le remplacement, à la tête du rectorat de Strasbourg, de l’actuelle recteure, Armande le Pellec-Muller. L’initiative est en fait lancée par le comité fédéral haut-rhinois des associations de défense de la langue régionale. Le vice-président de ce comité, Gérard Cronenberger, par ailleurs maire d’Ingersheim et président de l’association des élus pour la promotion de langue alsacienne (AEPLAL), et l’adjointe au maire de Colmar, Odile Ulrich-Mallet, devraient détailler les motivations de cette opération demain, lors d’une conférence de presse prévue à Colmar.
Il est néanmoins évident que cette fronde anti-recteure s’explique par le fameux projet de bilinguisme dit « progressif ». Armande le Pellec-Muller souhaite en effet développer un enseignement bilingue en immersion basé sur huit heures d’allemand uniquement, contre douze actuellement. Deux sites scolaires fonctionnant selon ce modèle ont d’ailleurs déjà ouvert.