Communiqué de presse – la violence à l’école, des sanctions recadrées

Après l’intervention du ministre de l’éducation Luc Chatel sur la violence à l’école et la décision de recadrer les sanctions et de les renforcer, les  parents d’élèves APEPA s’interrogent et souhaitent apporter leur contribution à cette réflexion.

Certes, lorsque les jeunes dépassent les limites autorisées une sanction juste et comprise doit suivre afin de leur montrer les frontières à ne pas franchir. Le respect entre jeunes, envers le personnel enseignant, les chefs d’établissements, les personnes qu’ils croisent au quotidien dans les établissements scolaires est une valeur essentielle, primordiale. Ce sont les racines du bien vivre en société. Les sanctions doivent leur apprendre que dégrader les biens d’autrui, les biens de la société ne peut être toléré.

D’ailleurs, certains jeunes souffrent d’absence de repères et vont le plus loin possible pour tenter de les appréhender.

Ceci étant dit, les parents d’élèves APEPA  s’inquiètent que l’esprit de cette mesure aille plutôt vers une politique du tout sécuritaire qui, comme dans d’autres domaines, laisse des empreintes jusque dans les établissements scolaires.

L’association des parents de l’enseignement public en Alsace souligne qu’il n’y a pas uniquement les sanctions qui permettent aux jeunes de devenir des citoyens responsables, respectueux et permettent d’assurer un bien vivre en société.

Vivre ensemble, c’est avant tout apprendre à se connaître, soi même et les autres afin de faire tomber les barrières de peur et de suspicion qui enveniment les relations et apporter davantage de sérénité et de confiance dans les liens qui se tissent en société. Bien vivre ensemble c’est aussi trouver les mots et les espaces pour s’exprimer et être entendus sur ses ressentis, ses besoins, son vécu, ses « mal-être ». Quand un jeune n’arrive plus à se faire entendre et surtout à être écouté et accueilli, en désespoir de cause, il peut être amené à être violent et à frapper ou bien il se renferme et devient parfois « une petite bombe à retardement ».

Apprenons à nos jeunes à établir des relations responsables et respectueuses. Ce n’est pas inné, tout cela se découvre au quotidien par l’exemple d’adultes de leur entourage mais aussi avec l’aide d’associations qui forment à des relations de non violence et de paix. Le mois de l’Autre, initié par Adrien Zeller et soutenu par le conseil régional en est un bel exemple.

En Alsace, nous avons également l’avantage dans les établissements scolaires – de l’école élémentaire jusqu’au lycée – d’avoir une heure d’enseignement religieux dans les programmes scolaires. C’est également un temps propice dans la semaine pour développer une culture de non violence et de paix. Et pourquoi pas pendant les cours d’instruction civique ?

Convaincus que l’enseignement public en Alsace dispose d’atouts pour faire vivre les valeurs humaines respectueuses et apaisées, l’APEPA souhaite que la peur des sanctions ne soient pas la seule parade face aux risques de violence dans nos établissements scolaires.

Thierry LOTH, Président

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