Fermetures de classes : l’Apepa « pragmatique »

le 17/05/2011 à 00:00 par Luc Marck

Dans une fin d’année scolaire dominée par les nombreuses réactions hostiles aux réductions de moyens annoncées pour la rentrée 2011, l’Association des parents d’élèves de l’enseignement public en Alsace (Apepa) a tenu samedi, à Soufflenheim, une assemblée générale marquée par le « pragmatisme ».

« Notre approche n’est pas revendicative. Voter des motions, ça reste souvent des lettres mortes », explique le président Thierry Loth, convaincu que, si actions il doit y avoir, « il faut les mener avec discernement, au cas par cas ». « On ne retournera pas à une politique de l’emploi à tout va à l’Éducation nationale, se résigne-t-il. Alors, s’il s’agit de mettre des moyens supplémentaires, il faut le faire de manière ciblée et vers des gens qui ont envie de faire. »

À l’inverse, estime-t-il, « il y a des gens, qui vivent sur des situations de rente : quand on est à des moyennes de 23 ou 24 élèves par classe, c’est peut-être difficile de passer à 25 ou 26, mais ce n’est pas encore 30 ! » Pour autant, le président de l’Apepa reconnaît qu’ « il y a des situations difficiles et des classes de maternelle à 33 élèves, c’est intolérable ».

« Il n’y a pas de fatalité »

Pourtant, poursuit-il, « quand on discute avec l’inspection, ça finit souvent par une ouverture de classe. Les chefs d’établissement doivent jouer leur rôle en réclamant les moyens dont ils estiment avoir besoin : il n’y a pas de fatalité. »

Pour son congrès, l’Apepa a donc préféré traiter de sujets transversaux, comme l’éducation à la non-violence et la liberté de choix — entendez : celle de choisir un enseignement bilingue, paritaire ou extensif.

Sur ce dernier point, Thierry Loth affirme : « Il faut par exemple redonner aux enfants du Sundgau des outils pour retrouver du travail dans un bassin d’emploi qui ne s’arrête pas à la rive gauche du Rhin », alors même, relève-t-il, que les employeurs helvétiques emploient dorénavant plus d’Allemands que d’Alsaciens. Le président de l’association estime que 12 % d’élèves bilingues en Alsace, ce n’est pas assez, et que le Bas-Rhin devrait se mettre au niveau du Haut-Rhin, « extrêmement offensif » en la matière.

« Aller à l’école sans se faire tabasser »

Quant à l’autre thème, il est inspiré à l’Apepa par le phénomène des addictions, « pas seulement la drogue, mais aussi les jeux vidéos », qui peuvent conduire les jeunes à la rupture scolaire et parfois à la violence : « On devrait pouvoir aller à l’école sans se faire tabasser à la sortie comme cela vient de se passer en région parisienne. Pour un portable… »

La parade que l’association propose de développer est la communication non-violente (CNV). Il s’agit, selon Thierry Loth, d’ « un bon outil pour les parents et les enseignants ». À telle enseigne que l’association envisage « d’organiser des formations à la CNV, ouvertes à tous ».

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