Dans une fin d’année scolaire dominée par les nombreuses réactions hostiles aux réductions de moyens annoncées pour la rentrée 2011, l’Association des parents d’élèves de l’enseignement public en Alsace (Apepa) a tenu samedi, à Soufflenheim, une assemblée générale marquée par le « pragmatisme ».
« Notre approche n’est pas revendicative. Voter des motions, ça reste souvent des lettres mortes », explique le président Thierry Loth, convaincu que, si actions il doit y avoir, « il faut les mener avec discernement, au cas par cas ». « On ne retournera pas à une politique de l’emploi à tout va à l’Éducation nationale, se résigne-t-il. Alors, s’il s’agit de mettre des moyens supplémentaires, il faut le faire de manière ciblée et vers des gens qui ont envie de faire. »
À l’inverse, estime-t-il, « il y a des gens, qui vivent sur des situations de rente : quand on est à des moyennes de 23 ou 24 élèves par classe, c’est peut-être difficile de passer à 25 ou 26, mais ce n’est pas encore 30 ! » Pour autant, le président de l’Apepa reconnaît qu’ « il y a des situations difficiles et des classes de maternelle à 33 élèves, c’est intolérable ».
« Il n’y a pas de fatalité »
Pourtant, poursuit-il, « quand on discute avec l’inspection, ça finit souvent par une ouverture de classe. Les chefs d’établissement doivent jouer leur rôle en réclamant les moyens dont ils estiment avoir besoin : il n’y a pas de fatalité. »
Pour son congrès, l’Apepa a donc préféré traiter de sujets transversaux, comme l’éducation à la non-violence et la liberté de choix — entendez : celle de choisir un enseignement bilingue, paritaire ou extensif.
Sur ce dernier point, Thierry Loth affirme : « Il faut par exemple redonner aux enfants du Sundgau des outils pour retrouver du travail dans un bassin d’emploi qui ne s’arrête pas à la rive gauche du Rhin », alors même, relève-t-il, que les employeurs helvétiques emploient dorénavant plus d’Allemands que d’Alsaciens. Le président de l’association estime que 12 % d’élèves bilingues en Alsace, ce n’est pas assez, et que le Bas-Rhin devrait se mettre au niveau du Haut-Rhin, « extrêmement offensif » en la matière.
« Aller à l’école sans se faire tabasser »
Quant à l’autre thème, il est inspiré à l’Apepa par le phénomène des addictions, « pas seulement la drogue, mais aussi les jeux vidéos », qui peuvent conduire les jeunes à la rupture scolaire et parfois à la violence : « On devrait pouvoir aller à l’école sans se faire tabasser à la sortie comme cela vient de se passer en région parisienne. Pour un portable… »
La parade que l’association propose de développer est la communication non-violente (CNV). Il s’agit, selon Thierry Loth, d’ « un bon outil pour les parents et les enseignants ». À telle enseigne que l’association envisage « d’organiser des formations à la CNV, ouvertes à tous ».