Le manuel numérique en expérimentation

Claire Lovisi, recteur de l’académie de Strasbourg et chancelier des universités d’Alsace, s’est rendue au collège Albert-Camus de Soufflenheim, vendredi, afin de voir fonctionner divers dispositifs pédagogiques novateurs, dont un manuel numérique en ligne.

Les élèves de 6e du collège Albert-Camus de Soufflenheim n’ont pas qu’un seul tableau dans leurs salles de classe. A côté du bon vieux tableau noir, un tableau numérique a pris place dans le cadre de « l’expérimentation du manuel numérique en ligne ». Quatre établissements alsaciens testent ce dispositif depuis la rentrée de septembre dernier.
En plus du collège de Soufflenheim, celui d’Altkirch et de Saint-Louis dans le Haut-Rhin, ainsi que le collège Erasme de Strasbourg, ont été équipés des toutes dernières technologies numériques en matière d’enseignement. L’occasion pour Claire Lovisi de rappeler que « Strasbourg est la première académie à avoir mis à disposition de chaque établissement du secondaire [collèges et lycées] un espace numérique de travail à l’intention des élèves, des professeurs et des parents ».

«Une relation sociale que les nouvelles technologies ne pourront jamais remplacer »

Parallèlement aux manuels scolaires classiques, les enseignants de Soufflenheim font ainsi appel au manuel numérique dont le contenu est projeté sur un écran. Textes, images fixes ou animées complètent et enrichissent ainsi l’enseignement dispensé. « Un véritable avantage », selon un professeur de français du collège de Soufflenheim.
Mais les élèves peuvent également expérimenter « la classe mobile » : un chariot à roulettes contenant de 12 à 15 ordinateurs portables qui rechargent leurs batteries dès que l’on ne s’en sert pas. « De cette manière, c’est l’informatique qui vient aux élèves et non les élèves qui se déplacent dans une salle informatique », explique le principal du collège, Edith Madenberg.
Dans cette autre classe de 6e regroupant des élèves dyslexiques, un enseignement adapté fait appel à un tableau interactif grâce au logiciel activ-inspire. Là, les élèves écrivent directement sur le tableau numérique, la craie blanche ayant fait place à un stylet.
Autant d’innovations qui ne relèguent pas pour autant les manières traditionnelles d’enseignement à un passé poussiéreux. « Le tableau noir n’est pas menacé à court terme, pas plus que les professeurs. L’enseignement demande une véritable relation sociale que les nouvelles technologies ne pourront jamais remplacer », estiment les inspecteurs pédagogiques Jacques Berthe, Michel Dreyer et Patrick Reeb, conseiller en nouvelles technologies.
Une expérimentation qui préfigure sans doute du visage de l’enseignement dans un avenir proche. De nouvelles technologies qui ont déjà rendu un fier service au collège Albert-Camus : un professeur bloqué à l’étranger en raison du nuage de poussières du volcan islandais a tout de même pu assurer ses cours. Grâce à l’informatique.

DNA du Dim 2 mai 2010

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