Les suppressions de postes d’enseignant par académies

Les recteurs ont finalisé la répartition par académies des 16.000 suppressions de postes dans le premier et le second degré pour la rentrée 2011. Les syndicats crient à la « coupe claire », notamment dans le Nord, l’Est et la région parisienne.
Les suppressions de postes d\'enseignant par académies

Aucune académie métropolitaine ne sera épargnée. Le ministère de l’Education nationale a finalisé la répartition par académie des 16.000 suppressions de postes prévues dans le premier et le second degré pour la rentrée 2011. Dans le premier degré, ce sont au total 8.967 suppressions qui sont prévues (5.700 enseignants en surnombre et 3.367 professeurs des écoles) et dans le second degré, 4.800 enseignants et 600 administratifs.

Ce schéma a été transmis, la semaine dernière, en comité technique paritaire ministériel (CTPM), quitté ou boycotté par plusieurs syndicats tel le SNES-FSU, première organisation du secondaire, qui ont dénoncé un manque de concertation. La France apparaît coupée en deux selon une ligne Caen-Nice. Au nord-est de cette ligne, se situent les académies les plus touchées, en volume, dans le premier comme dans le second degré.

Nancy-Metz durement touchée

Parmi elles, d’importantes académies telles celles de Créteil et de Versailles en région parisienne (qui chacune, dans le second degré, perdent 1,5 % de leur stock d’emplois avec respectivement 426 postes en moins sur 28.000 et 493 sur 33.528), de Lille (336 postes dans le primaire sur 20.938 et 470 dans le secondaire sur 25.378), d’Amiens (149 emplois dans le primaire sur 10.492 et 198 sur 12.565 dans le secondaire, soit une baisse de 1,6 %) ou de Nancy-Metz. Cette dernière subit, dans le primaire, une réduction de 298 postes (sur 12.453) et elle est, pour le secondaire, la plus touchée proportionnellement avec un stock d’emplois en baisse de 3,4 % (524 suppressions sur 15.139). Selon le document du ministère, cette « répartition des moyens pour la rentrée 2011 s’appuie sur la situation relative des académies en fonction de leur rattachement territorial (académies à dominante urbaine, contrastées, ou à dominante rurale) et de leur niveau de difficultés sociales ». Alors que le nombre d’élèves dans le second degré doit aussi augmenter de 61.900 à la rentrée 2011, le ministère précise avoir pris en compte « les variations démographiques ».

« C’est une coupe claire historique, déplore Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, premier syndicat du premier degré. Les inspecteurs d’académie vont devoir continuer à fermer des classes, augmenter le nombre d’élèves par classe et baisser le nombre d’intervenants auprès des élèves en difficulté, de réduire encore la scolarité des moins de 3 ans. C’est un contresens éducatif qui s’oppose aux conclusions de la Cour des comptes et des résultats des tests Pisa qui nous montrent que l’on prend mal en charge les élèves en difficulté et que les inégalités se creusent. »

Rue de Grenelle, la directrice générale des ressources humaines, Josette Théophile, souligne que le travail est effectué au plus près du terrain par les recteurs dans les académies. « Les marges de manoeuvre sont encore importantes, par rapport au début des années 19 90, il y a 40.000 emplois de plus et 650.000 élèves de moins. La Cour des comptes et Pisa montrent que l’on ne fait pas forcément mieux avec plus de moyens mais avec une meilleure organisation. C’est ce que nous faisons finement dans chaque académie, en prenant en compte tous les facteurs », assure-t-elle. La répartition des suppressions de postes par départements risque, elle, de n’être connue qu’au printemps. Après les cantonales de mars.

isabelle ficek, Les Echos

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