Or les expériences vécues par les enfants à l’école jouent un rôle à la fois dans leur réussite scolaire, leur développement, leur trajectoire ultérieure et leur qualité de vie, selon diverses études internationales (dont celles du Centre d’analyse stratégique ou du Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco)). Aussi leur point de vue sur l’école mérite-t-il d’être questionné.
Evolution de la perception de l’enfance
L’enfant a longtemps été considéré seulement comme un être en devenir, un acteur « passif », vulnérable, subissant les aléas de la vie et les influences de l’environnement, important seulement en raison de son potentiel à devenir adulte. A partir des années 1950, le regard change, sous l’influence de la sociologie, notamment : on considère que l’enfant, dans une relation de réciprocité, peut être influencé par son milieu, mais qu’il peut aussi agir sur celui-ci. Que les jeunes forment un groupe social ayant des besoins et des droits particuliers.
Puis l’essor des recherches internationales en psychologie de l’enfant et de nouvelles méthodes d’observation ont montré à la fin du XXe siècle qu’ils ont aussi des compétences cognitives et sociales bien plus précoces qu’on le pensait antérieurement. Leurs comportements sont certes le reflet des conditions imposées par leur environnement, mais aussi de leurs perceptions et de leur manière de vivre au sein de cet espace. Ils sont alors perçus comme étant beaucoup plus que des adultes en devenir : ils représentent une partie active de nos sociétés.