Vallée de Saint-Amarin Bilinguisme – Urbès Verre à moitié plein…

Une rentrée classique à Urbès au regroupement pédagogique intercommunal : calme plat, en apparence. Là où une vingtaine de familles attendaient l’ouverture d’une classe bilingue en maternelle il ne s’est rien passé d’extraordinaire.

Pour la nouveauté, il faudra repasser. 8 h 15 : le bus de ramassage venant de Mollau et de Storckensohn déverse son contingent d’écoliers sur le trottoir devant l’école et les 19 bambins des trois communes, candidats à la parité horaire français-allemand intègrent sans distinction la classe de maternelle en compagnie de leurs treize copains monolingues.

Les effets de la campagne de sensibilisation menée par l’association de parents d’élèves Apepa semblent s’être arrêtés aux portes de la volonté académique. La symbiose ne s’est pas faite. Pudeur et retenue ont prévalu si l’on en croit tant les élus que les parents demandeurs. Frustration dans la bouche de Claude Ehlinger, maire d’Urbès acquis à la cause du bilinguisme : « Je n’ai été tenu au courant de rien », lâche-t-il. Écho semblable du côté de la directrice de l’école.

« Il est vrai qu’au niveau du nombre d’élèves, on est bon », note Séréna Moullard. Au point de vue nombre, le projet est dans les clous. Les aptitudes et l’expérience d’enseignante en langue allemande de Mme Moullard s’y ajoutent. Pourrait-elle, en les exerçant dans ce village qu’elle porte dans son cœur, continuer à tenir son poste de directrice de l’école auquel elle est très attachée ?

Pas de confirmation à Moosch

À Saint-Amarin, les deux classes bilingues étaient ouvertes, Sandrine Gully étant l’institutrice en allemand à mi-temps dans chaque classe. Pour autant, la situation n’étant régularisée ni à Moosch, ni dans le fond de vallée, la directrice Sarah Lock et le maire Charles Wehrlen s’attendent à voir les effectifs des classes bilingues être encore modifiés : « Les chiffres des inscriptions de juillet ne sont pas les mêmes qu’aujourd’hui… », précise le premier magistrat. Avec 70 enfants, l’école maternelle ne serait pas trop affectée par les fluctuations d’effectifs. « Nous avons appris l’ouverture de la quatrième classe la semaine dernière. Mais ici, cela ne pose pas de problème de logistique. Et dans les deux sections, nous sommes au-dessus du seuil de fermeture », explique Sarah Lock, pour qui cette première rentrée à la direction n’est pas simple.

À Moosch par contre, la tension était perceptible. Si la rentrée s’est faite avec le sourire en primaire et « dans des conditions idéales » avec quatre classes pour 90 enfants, en maternelle, l’ouverture de la classe bilingue (troisième classe) n’était toujours pas confirmée hier matin. Les 26 élèves, tous niveaux confondus, se sont installés dans une salle aménagée en catastrophe. Marie Hermann sera leur institutrice durant la semaine, en attendant la nomination de deux titulaires.

Pas de réponse

Devant les grilles, les parents des enfants inscrits en bilingues étaient assez remontés. « Les grands n’ont même pas leur nom sur leur crochet alors que de toute manière ils auraient été là. Quant au manque de chaises, bilingue ou non, on savait qu’il y aurait 63 enfants à la rentrée », s’exclame une maman, choquée que monolingues et bilingues entrent à l’école par deux portes différentes.

« Madame Verpillat (lInspectrice d’académie : N.D.L.R.) m’avait dit qu’avec 18 élèves, elle ouvrirait la classe. Ils sont 26 et nous n’avons toujours aucune confirmation », déplore Jérôme Hagelstein, parent d’élève et membre de l’APEPA. L’APEPA qui dénonce ce manque de réponse de la part de l’Académie : « Après six mois de mobilisation, d’enquête de recensement, d’inscriptions, d’étude promise, d’appels téléphoniques et de kilos de lettres, aucune réponse n’a été donnée au maire ni aux parents des cinq sites où l’ouverture est demandée et où plus de cent inscriptions ont été confirmées [ces derniers jours]. Pourtant les locaux sont disponibles et 100 % des élus favorables », écrit l’Apepa qui demande l’intervention du ministre pour que leur droit soit respecté.

Une ombre : la présence de mérule

En marge de cette rentrée la commune d’Urbès accueille un hôte indésirable et inattendu, la mérule. Ce champignon mangeur de meubles de murs et de charpente était apparu au détour d’une armoire et s’était déjà bien installé. Afin de prévenir son extension, la moitié de la salle de repos a dû être neutralisée et confiée cet été à une entreprise spécialisée. Au fond de la salle, un mur et la charpente du plafond sont en traitement. Plus grave, l’ensemble de la charpente du côté nord de la mairie devra être arraché et remplacé. Coût prévisionnel : 7 000  € pour la salle de repos et 65 000  € pour la charpente principale.

À Moosch, deux classes ont été refaites. Celle des CM2 de Valérie Schnoenenberger accueille un nouveau mobilier, l’autre « pas tellement abîmé mais démodé étant surtout trop petit.» La classe de maternelle de Thierry Vandaele a reçu de nouvelles couleurs et de nouvelles lumières, ainsi que des panneaux en liège pour l’affichage. Quant à la cour de Saint-Amarin, fraîchement refaite, elle est parée de nouveaux jeux qui amuseront les écoliers.

DNA., publié le 05/09/2012 à 05:00

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