Les parents inquiets

La réforme des lycées a suscité de vives réactions.  (Photo DNA – E. S.)

La réforme des lycées a suscité de vives réactions. (Photo DNA – E. S.)

« Accompagner le changement par la communication ». Un slogan porté haut par les représentants des parents d’élèves des collèges de Haguenau (Kléber et Foch), Mertzwiller et Schweighouse et initié mercredi soir, à l’IUT de Haguenau, à l’occasion d’une rencontre-débat entre les parents des élèves de 3 e, Daniel Barbacci, inspecteur de l’Éducation nationale chargé de l’information et de la communication et les proviseurs des lycées Heinrich et Schuman.

«  Beaucoup de parents dont les enfants sont en 3 e découvrent cette nouvelle sectorisation (pendant de la réforme des lycées, NDLR) sans avoir d’informations, c’est le flou total », explique Agnès Fischer, responsable de l’Apepa au collège Kléber, à Haguenau.

Les élèves seront en effet désormais affectés d’office dans l’établissement scolaire de leur secteur, en fonction de l’adresse du ou de leurs responsables légaux. Ainsi les élèves de Kléber, Mertzwiller et Schweighouse iront au lycée Heinrich, et les élèves de Foch, Niederbronn et Reichshoffen à Schuman.

L’occasion, a expliqué l’inspecteur, «  d’équilibrer le flux des élèves dans les deux établissements », plus important à Schuman qu’à Heinrich — ce dernier ayant, de fait, élargit son offre de formations. L’objectif est ainsi de «  faire évoluer les établissements qui ont un profil tertiaire ou technologique vers un enseignement général ».

D’où l’ouverture de huit classes de seconde, de nouveaux Enseignements d’exploration (EE), dont « Littérature et société  » et d’un nouveau bac « Technologies du développement durable » à Heinrich et d’une première « Sciences et technologies de laboratoire » à Schuman. Ce qui change, ce sont les options, transformées en EE, destinées à la découverte des formations et des métiers, et plus nombreux à Schuman (8) qu’à Heinrich (5).

Et c’est bien là que le bât blesse : «  Si ma fille souhaite faire du latin ou du grec et qu’elle est affectée à Heinrich, elle ne pourra pas ? », interroge une maman. «  Ceux qui ont commencé une langue au collège pourront la poursuivre, répond l’inspecteur. Pour les autres, une demande de dérogation est possible, sachant que cela reste en fonction des capacités et des compétences de l’établissement et de certains critères. L’EE n’est pas déterminant pour la poursuite d’études, et un élève peut changer d’établissement en première.  »

«  C’est un pari, relève-t-il, après une salve de contestations. On ne dit pas qu’il est gagnant, mais que c’est ce vers quoi il faut tendre. »

Une réponse qui a suscité l’ire des parents : «  Certains enfants devront donc faire une croix sur les langues juste parce qu’ils font l’objet d’un pari ? »

« On prend les enfants en otage pour faire appliquer des lois, c’est inadmissible », «  Le risque, c’est de voir partir de plus en plus d’enfants vers le privé », a chuchoté une participante à sa voisine. Et, du même coup, de sabrer la volonté de mixité sociale défendue par la réforme.

E. S.

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