À la rentrée 1999 s’ouvrait la première classe bilingue à l’école maternelle Sainte-Marthe. Chahuté dans un premier temps, le site bilingue rosheimois a fini par trouver sa place dans le paysage scolaire local.
Dix ans après, les parents ont même obtenu que le collège Herrade-de-Landsberg assure la continuité du site bilingue après l’école élémentaire. Durant deux années scolaires, les élèves bilingues issus des classes de CM2 avaient en effet dû fréquenter le collège de Molsheim.
Comment fonctionne un site bilingue paritaire en école élémentaire ? Dès la maternelle, les enfants passent la moitié de leur temps immergés dans la langue de Goethe, avec un enseignant dédié, soit 12 heures en allemand et 12 heures en français. Si, en maternelle, toutes les activités sont assurées dans les deux langues, en primaire ce sont les mathématiques, la géographie, les sciences expérimentales et la technologie, ainsi que l’étude de la langue de Goethe bien sûr, qui sont enseignées en allemand. Le français est réservé à l’histoire, à l’instruction civique et à l’étude de la langue de Voltaire. Les arts plastiques et les activités sportives se déroulent quant à eux dans les deux langues.
Actuellement, ils sont 181 élèves, de la maternelle au CM2, à fréquenter l’école élémentaire du Rosenmeer. Soit 42 % de l’effectif global. « 40 à 50 % des parents d’une classe d’âge demandent la filière bilingue », note Martine Ohresser, l’adjointe au maire chargée des questions d’éducation, qui ajoute « Les effectifs sont stables et pour l’année scolaire 2011/2012, les inscriptions sont terminées. Nous avons chaque année jusqu’à cinq demandes d’inscription d’enfants de villages alentours. »
« Une appréhension par rapport à un surcroît de travail »
Entre la maternelle et l’entrée au cours préparatoire, on relève chaque année une déperdition, restant très modérée, où l’on voit alors les jeunes élèves réintégrer la filière monolingue. Petit rappel : cette dernière dispense deux heures d’initiation hebdomadaires à l’allemand.
Entre le CM2 et le collège, le retour à la filière monolingue est plus important. Cette année, ils ne sont que 9 élèves en 6 e bilingue, alors qu’on en dénombre 21 en 5 e. « Les désistements sont souvent dus à une appréhension par rapport à un surcroît de travail », observe Catherine Busy, la principale adjointe du collège de Rosheim. Pour la prochaine rentrée, 16 élèves sont annoncés en 6 e.
Au collège, l’organisation de l’enseignement est différente et les bilingues se retrouvent, pour certaines matières, en cours avec leurs camarades monolingues. Du côté des enseignants, le recrutement ne s’avère pas facile, constate Catherine Busy. Dernier en date, c’est un professeur d’histoire-géographie bilingue qui a rejoint l’équipe pédagogique de l’établissement rosheimois. Quant aux moyens financiers, une dotation particulière et complémentaire est affectée aux établissements accueillant un site bilingue, dans le cadre de l’accord conclu entre l’Éducation nationale et la région Alsace, rappelle la principale adjointe.