L’affaire de la filière bilingue au lycée de Barr rebondit. Quelques jours avant une nouvelle audience au tribunal administratif, la Région Alsace intervient. Elle suggère une « véritable concertation » en vue d’un « compromis ».
Bernard Stoessel, premier vice-président de la Région, qui assure l’intérim du président Adrien Zeller hospitalisé, s’inquiète du tour pris par l’affaire du lycée de Barr. Un conflit, déjà long, y oppose les autorités académiques et un groupe de parents d’élèves. Pomme de discorde : la continuité de la filière bilingue du collège au lycée.
Le 10 février, le tribunal administratif de Strasbourg avait donné tort à l’Éducation nationale. Celle-ci estimait que la filière sélective Abibac de Molsheim (lycée Henri-Meck) suffisait à assurer cette continuité. Depuis, l’administration a décidé de créer à la rentrée à Barr une formule expérimentale de seconde « section européenne allemand ». Cela aboutirait à six heures d’allemand ou en allemand pour les lycéens concernés.
« Bricolage », a estimé le comité fédéral des associations pour la langue et la culture régionale, qui veut au moins dix heures (DNA du 14 août). Il a déposé un recours en référé-suspension devant le tribunal, recours dont l’examen est prévu le 26 août.
Bernard Stoessel vient d’écrire à la recteure d’académie, Claire Lovisi. Il lui suggère, pour « éviter une nouvelle confrontation devant la juridiction administrative », d’organiser « une véritable concertation avec les parents d’élèves ». Objectif : trouver une solution « permettant de garantir [la] continuité pédagogique » que doit assurer l’Éducation nationale – ce qu’a rappelé le tribunal.
La Région, ajoute-t-il, qui avait déjà proposé une telle concertation au printemps, « s’associera volontiers à cette recherche d’un compromis ». M. Stoessel souhaite que celui-ci « tienne compte des compétences linguistiques disponibles », mais « ne dénature pas l’enseignement bilingue ».
Jacques Fortier
DNA du Sam 22 août 2009