Oser le bien être au collège

Comment procèdent les collèges qui mettent en place des programmes visant à améliorer le bien -être des élèves et des adultes ? Quels types d’actions sont mises en place ? Avec quels résultats ? Le petit livre de Christian Garcia et Caroline Veltcheff, publié avec le soutien de la Mgen, fait très concrètement le point sur des pratiques méconnues qui changent la vie de tous.

Pourquoi le bien être ?

Pourquoi faudrait-il changer la vie au collège ? Parce qu’on sait que le regard que les élèves jettent sur l’école se dégrade avec les années et que leur motivation diminue aussi et que cela tien à la forme scolaire elle-même. Selon A Florin, 75% des collégiens ont peur d’avoir une mauvaise note, plus de la moitié ont peur quand un enseignant écrit dans leur carnet de correspondance. Le lien entre ces peurs et les résultats scolaires a été établi. Il passe par la baisse du sentiment de compétence.

L’enquête menée par E Debarbieux en 2013 auprès des enseignants montre que eux aussi souffrent au collège. Presque la moitié des enseignants de collège ont reçu des insultes dans l’année, 14% des menaces. 22% ressentent une appréhension en allant au travail. Toutes ces données sont présentées dans l’ouvrage de Christian Garcia, un principal de collège, et Caroline Veltcheff, inspectrice IPR établissement et vie scolaire.

Quatre collèges passés au crible

L’originalité de l’ouvrage c’est qu’il ne se limite pas à poser des principes généraux. Il analyse en détail les cas particuliers de 4 collèges. C’est presque un manuel du passage au mieux être.

On trouvera plus bas le cas du collège S Delaunay de Paris dont C Garcia est principal. L’ouvrage montre l’impact de la mise en place de médiateurs et une réforme de la surveillance a chnagé les choses au collège J du Bellay de Cholet. Le collège Gagarine de Trappes a mis en place un programme de développement de l’empathie chez les élèves sur lequel revient Omar Zanna dans l’entretien que nous publions aujourd’hui. Enfin au collège Camus d’Outreau tout un travail a été fait sur les horaires et les emplois du temps pour améliorer la vie des élèves avec le développement d’une classe orchestre et de l’évaluation par compétences.

Ne pas oublier le bien être des adultes

Quels points communs peut-on tirer de ces 4 cas ? Le premier c’est l’importance du diagnostic. C’est la première pierre du changement, celle qui permet à toute la communauté éducative de prendre consciences des réalités et de la nécessité du changement.

Le second point c’est que le bien être au collège doit s’améliorer pour les enseignants et les adultes comme pour les élèves. Ce doit être un changement global qui n’oublie pas les parents par exemple.

Le troisième c’est que le changement passe aussi par des évolutions des pratiques pédagogiques, la plus visible étant l’évaluation par compétences. Mais l’ouvrage montre aussi l’importance de la surveillance, des règles de vie. Le bien être ne signifie pas laxisme, bien au contraire.

Bien d’autres changements sont possibles. Et l’ouvrage dresse des tableaux  des questions liées au bien être physique, pédagogique, relationnel et psychologique. Il aborde aussi la question de l’identité de l’établissement et de la fierté d’en faire partie.

Le grand apport du livre c’est que, même articuler entre l’analyse des 4 cas d’établissement et une partie plus théorique, l’ouvrage reste extrêmement concret.  Cela tient au fait qu’il a été écrit par des acteurs de terrain. Et pour le lecteur cela donne plein d ‘idées pour un accompagnement concret du changement dans son établissement où que l’on soit dans la hiérarchie. Car le bien être c’est décidément l’affaire de tous. Voilà un petit livre bien utile.

François Jarraud

C Garcia et C  Veltcheff, Oser le bien être au collège, éditions Le Coudrier, 2016, ISBN 978-2-919374-07-6

Feuilleter le livre

Commentaires fermés.