Étonnant boycott du bilinguisme scolaire…

Il ne se passe pas un jour, ces derniers mois, sans que la presse locale et nationale ne fasse état du chômage galopant côté français, du travail frontalier chutant sur une courbe parallèle à celle du déclin de la langue alsacienne chez les jeunes générations, des bénéfices du bilinguisme dans la recherche d’un emploi, dans notre pays et à l’étranger… Et pourtant…

Village gaulois

La vallée de Saint-Amarin, pour le coup, fait figure de village gaulois… Partout dans la région et notamment dans le Haut-Rhin, les classes bilingues se multiplient et une fois créées, connaissent un succès croissant. Mais cette vallée, pourtant sinistrée, doit être une des seules du département où aucune classe bilingue n’est accessible aux familles…

Jean-Jacques Weber, le conseilelr général, dont c’est un combat de toujours, a organisé lundi soir avec l’Apepa, association des parents d’élèves de l’enseignement public en Alsace, une réunion d’information au CAP à Saint-Amarin, avec Patrick Kleinclaus, chargé de mission culture et bilinguisme au Conseil général…

Et là, vu la situation et les circonstances actuelles, on pouvait s’attendre à ce que les parents sautent sur l’opportunité d’offrir à leurs enfants, une chance supplémentaire dans un avenir incertain… Mais que nenni. On dénombra tout au plus… trois parents d’élèves (précisons qu’une maman quitta les lieux avant même le début de la réunion et qu’un papa n’était autre que… le maire de Saint-Amarin… Restait donc une maman d’élève…)

Et là, on s’interroge : pourquoi le bilinguisme ne marcherait-il pas dans cette vallée… Les organisateurs ont cherché des réponses : situation tendue dans le secteur, avec de nouvelles fermetures de classes annoncées cette année encore ; information mal passée, les tracts n’ayant pas été distribués dans des familles ciblées (avec des enfants en âge d’entrer en petite section), mais diffusés aux bons soins des enseignants ; mauvais souvenirs de la période 2003-2005 du bilinguisme saint-amarinois, pendant laquelle, selon certains, les enseignants d’alors auraient tout fait pour dissuader les parents… Bref, le résultat était là.

Nouvelle réunion

d’information

Mais l’Apepa ne baisse pas les bras et Thomas Goepfert, son vice-président départemental, annonce que des courriers seront envoyés aux parents. Il en appelle aussi au soutien des élus : « là où le bilinguisme a marché, c’est là où les élus avaient la volonté de le faire ». « Qu’il n’y ait pas une classe bilingue dans la vallée, je ne peux pas l’accepter, a conclu J-J. Weber, qui récidive jeudi à Oderen, pour une nouvelle réunion d’information aux parents.

Deuxième réunion d’information pour les parents à Oderen, ce jeudi 19 avril à 20 h, dans la petite salle, derrière la mairie.

DNA par Michèle Marchetti, publié le 18/04/2012 à 05:00

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