L’alsacien crée moins de complexes

Parler alsacien n’est plus ringard, même si sa pratique diminue. C’est le constat d’une enquête* sociolinguistique sur le dialecte présentée, mardi, par l’Office pour la langue et la culture d’Alsace (Olca) et le cabinet EDinstitut. Elle a été menée, en mars, auprès d’un échantillon représentatif de 801 habitants de la région, âgés de 18 ans et plus. L’étude révèle notamment que 43 % de la population alsacienne est dialectophone aujourd’hui, contre 63 % en 1997. Elle démontre également, que si la famille reste le premier lieu d’apprentissage du dialecte, sa transmission pose encore des problèmes. Seuls 56 % des parents dialectophones l’ont appris à leurs enfants. Un hic, alors que l’Olca mise sur les jeunes générations pour pérenniser le dialecte. L’Office veut désormais « mesurer régulièrement les évolutions auprès des 18-25 ans et des associations, indique sa directrice, Isabelle Schoepfer. Des tables rondes seront aussi organisées avec des dialectophones et des non-dialectophones, pour voir ce qui se joue » quant à l’avenir de l’alsacien. Un futur qui ne serait néanmoins pas aussi sombre qu’il n’y paraît. « Les Alsaciens, et c’est tout récent, sont en train de se décomplexer vis-à-vis de leur langue », pointe Justin Vogel, le président de l’Olca. « Ils assument maintenant de parler alsacien et d’avoir l’accent », note Brigitte Aumont, directrice d’études chez EDinstitut.L. D.

20 MINUTES Créé le 23/05/2012 à 04h16 — Mis à jour le 23/05/2012 à 04h16

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