Collège Seppois le Bas : Ecole dans la rue ?

Faute d’un effectif suffisant (cinq, voire au mieux six élèves), l’Éducation nationale décidait, à la mi-juin, de « mettre en veille » le cursus bilingue dans cet établissement sundgauvien où il fonctionnait depuis 2010. Par « mise en veille », l’Éducation nationale entend « suspension temporaire » en attendant des effectifs plus importants et suggère aux parents des élèves concernés de les scolariser dans les collèges d’Altkirch ou de Ferrette ; charge cependant à eux d’organiser le transport.

La décision fâche évidemment considérablement les parents des élèves concernés, qui soupçonnent l’Éducation nationale de vouloir « donner un coup d’arrêt au bilinguisme dans ce collège », alors même que le cursus avait été ouvert en 2010 seulement, et après sept années de polémique et de bataille juridique.

Groupés en collectif, les parents ont fait circuler une pétition qui a recueilli près d’une centaine de signatures. Ils ont aussi le soutien de deux associations de parents (Apepa et Eltern) et celui des élus locaux, eux aussi très remontés contre la décision du rectorat.

En fait, ni les parents, ni les élus ne comprennent l’attitude de l’Éducation nationale car, selon eux, dans deux ans, c’est-à-dire pour l’année scolaire 2014/2015, les effectifs bilingues s’établiront à nouveau à un minimum de 15 élèves. « Pourquoi une année blanche ? Pourquoi sacrifier une génération ? », s’interroge le collectif des parents, qui souligne l’importance du bilinguisme dans ce secteur où le travail frontalier en Suisse (à Bâle notamment) est très important : jusqu’à 70 % des actifs dans certaines localités.

Le collectif des parents d’élèves exige de l’Éducation nationale qu’elle revienne sur sa décision et maintienne le cursus. En cas de fin de non-recevoir, les parents préviennent qu’ils organiseront eux-mêmes l’enseignement bilingue dès le premier jour de la rentrée devant les grilles de l’établissement.