C’est d’une certaine irritation dont témoigne la fédération Alsace-Bilingue en ce début février. Son président, Pierre Klein, estime en effet que « l’Éducation nationale s’attaque aux piliers du bilinguisme » Il constate un « grignotage » progressif des acquis, à ses yeux pourtant fragiles, de la présence de la langue régionale dans l’Éducation nationale.

La formation des maîtres

« Elle abandonne le principe « Un maître, une langue », elle empêche la précocité en préférant scolariser à 4 ans plutôt qu’à 3 ans, elle abandonne l’option « Langue et culture régionale » en collège, enfin elle persiste à traiter le plus souvent l’allemand comme une langue étrangère », estime Pierre Klein.

Autant de griefs que la fédération Alsace-Bilingue énumère après une entrevue avec la rectrice d’académie, Sophie Béjean, et selon les constats des associations fédérées.

Mais le point le plus grave, estime la fédération, est « l’aveu d’impuissance du rectorat dans le domaine de la formation des maîtres ». « La situation s’est aggravée, l’appel aux enseignants allemands devient difficile en raison de l’écart de rémunération », explique Jean-Marie Woehrling, président du Centre culturel alsacien. « Il faut absolument une formation intensive pour former, non des professeurs d’allemand , mais des professeurs pouvant enseigner en allemand ; mais la volonté n’est pas là ! »

Alsace-Bilingue vient par ailleurs de publier un guide Tout sur le bilinguisme, tout pour le bilinguisme , regroupant les ressources disponibles en Alsace, ainsi que les Actes de son colloque de 2015 sur les langues régionales ou minoritaires d’Europe (aux éditions Allewil, www.editions-allewil-verlag.com , respectivement 14€ et 25€.)