Rosheim : le bilinguisme en plein essor

Les associations de parents d’élèves se sont alliées pour obtenir une ouverture de classe. Ici, Marc Sommer (FCPE), Thierry Loth (Apepa) et Sébastien Couturier (Apare).  Photo DNA

Les associations de parents d’élèves se sont alliées pour obtenir une ouverture de classe. Ici, Marc Sommer (FCPE), Thierry Loth (Apepa) et Sébastien Couturier (Apare). Photo DNA

À la rentrée, la classe de petite section bilingue de l’école maternelle du Rosenmeer devrait atteindre l’effectif critique de 33 élèves. Les parents se mobilisent pour l’ouverture d’une classe supplémentaire.

Les vacances scolaires n’ont pas été aussi sereines que prévu pour certains parents d’élèves de l’école du Rosenmeer de Rosheim. Leurs soucis ont commencé le 20 juin, lors du dernier conseil d’école. « On a appris qu’il y avait énormément de demandes pour entrer en petite section maternelle bilingue et que le directeur avait refusé l’inscription à une famille. On s’est demandés si d’autres familles avaient été orientées vers les sections monolingues », expose Sébastien Couturier, tête de liste de l’Association des parents autonomes de Rosheim et environs (Apare) au groupe scolaire du Roseenmeer.

« Avec un peu de prospective, on aurait pu prévoir cela depuis longtemps »

« Il ne devrait pas y avoir de discussion sur des questions de places : personne n’a la légitimité pour refuser une inscription en bilingue », insiste Thierry Loth, président régional de l’Association des parents d’élèves de l’enseignement public en Alsace (Apepa).

Le directeur du groupe scolaire, Hervé Hangouët, assure que « finalement, l’enfant concerné est bien intégré à la section bilingue ».

Mais le cafouillage met en exergue un problème d’effectifs. À la rentrée, les élèves inscrits dans cette petite section bilingue risquent de se retrouver à 33, un chiffre qui peut encore évoluer en fonction des déménagements. Selon Thierry Loth, « les effectifs ne cessent d’augmenter ; avec un peu de prospective, on aurait pu prévoir cela depuis longtemps ».

Inquiètes de cette surcharge annoncée, toutes les associations représentées à l’école du Rosenmeer — Apare, Apepa, FCPE, Eltern — se sont mobilisées. Elles ont cosigné une lettre adressée au directeur des services de l’Éducation nationale, et ont rencontré l’inspecteur de la circonscription et le maire, Michel Herr, qui les a assurés de son soutien.

Depuis l’envoi du courrier, le 12 juillet, peu de choses ont bougé. Les parents le savent : aucune décision ne sera prise avant la rentrée. Jean-Baptiste Ladaique, inspecteur adjoint chargé de la carte scolaire pour le département du Bas-Rhin, se montre en tout cas rassurant : « C’est une situation que l’on suit depuis les inscriptions. Les effectifs sont assez chargés dans cette école. Il paraît évident que si les chiffres sont ceux que l’on pense, on ouvrira une classe. »

Des chiffres qui témoignent en tout cas de l’énorme succès de la filière bilingue. En section monolingue, les élèves ne sont qu’à 19 en petite et moyenne section et 13 en grande section. « On connaît des familles qui ont préféré mettre leurs enfants en monolingue car les conditions y sont meilleures », assure Sébastien Couturier. L’ouverture d’une classe permettrait de désengorger cette filière bilingue qui, après quinze ans d’existence, devient victime de son succès.

DNA du 29/08/2013

Un peu d’arithmétique avant la rentrée

Dans l’Éducation nationale, le seuil à partir duquel est décidée une ouverture de classe dans le premier degré varie chaque année. Pour la rentrée 2013, il est de 32,5. À partir du 33e élève inscrit, on ouvre donc en théorie une classe de plus. Le calcul n’est pas fait sur une seule classe. L’inspecteur de la circonscription procède à une moyenne de toute la section bilingue de la maternelle. Celle-ci compte trois classes : petite (33 élèves), moyenne (32) et grande section (26), soit une moyenne de 30,3. Insuffisant pour demander une ouverture. Mais les ouvertures et fermetures ne répondent pas qu’à une logique de chiffres. Comme le rappelle Francesco Saderi, l’inspecteur de la circonscription d’Obernai, les différentes situations du département sont comparées. L’organisation pédagogique est également prise en compte. L’inspecteur sera présent à l’école du Rosenmeer le jour de la rentrée pour procéder à un comptage. Ce sont des commissions paritaires qui prendront la décision.

Un maître, une langue

Dans leur courrier adressé au directeur des services de l’Éducation nationale, les parents d’élèves mettent le doigt sur un second problème : le non-respect du principe « un maître = une langue ».

À la rentrée, une maternelle et un CE1 auront le même enseignant pour le français et l’allemand. Thierry Loth dénonce un manque de cohérence : « Si l’élève sait que son prof parle le français, il ne fera pas l’effort de lui parler en allemand. »

Le rectorat privilégie ce principe « un maître = une langue » mais n’en fait pas un dogme : « Il n’est applicable que lorsque l’on a un nombre de classes pair, où les profs peuvent s’échanger les élèves ».

Commentaires fermés.