Moosch : témoigner pour informer

La réunion s’est déroulée dans la nouvelle salle de classe, très exiguë pour l’occasion.  PHOTO DNA

La réunion s’est déroulée dans la nouvelle salle de classe, très exiguë pour l’occasion. PHOTO DNA

Une réunion d’information destinée aux parents et à toutes les personnes soutenant l’enseignement bilingue s’est tenue mercredi soir dans la nouvelle salle de classe associative de Moosch mise à disposition par la municipalité.

Objectif de la réunion : préparer au mieux la rentrée du 3 septembre, informer, et si nécessaire, rassurer. La pimpante petite salle du premier étage de la maison des associations, en balcon de la cour de récréation des écoles devrait bientôt recevoir une dizaine d’élèves. Ils seront issus de la maternelle bilingue, mais pas exclusivement puisque des inscriptions d’enfants du cursus monolingue seront également acceptées.

L’Éducation Nationale ayant rejeté la demande d’ouverture d’une classe de cours préparatoire bilingue à Moosch en continuité avec la section de maternelle qui a fonctionné en 2012/2013, les parents d’élèves concernés n’avaient eu d’autre recours que de se tourner vers le réseau ABCM Zweisprachigkeit (Association pour le Bilinguisme en Classe dès la Maternelle). C’est ainsi que la 11e école privée ABCM d’Alsace ouvrira dans quelques jours dans le bâtiment de l’ancien groupe scolaire (DNA du 27 août).

« Trois ans en maternelle et ne pas pouvoir continuer… »

C’est devant 20 enfants et 25 adultes que Thomas Martos responsable de l’association de parents d’élèves APEPA de Moosch brossa le tableau de la situation. « Mathématiquement en septembre 2013 notre première vague des enfants de maternelle devait alimenter le cours préparatoire de notre école élémentaire. » Pour se prémunir à temps des éventuelles contrariétés de l’administration scolaire, l’association APEPA en coordination avec la commune, le conseil général et le député avait sensibilisé dès janvier le rectorat sur cette question. Car une perspective semblait pour le moins aberrante aux parents « faire trois ans en maternelle en bilingue et ne pas pouvoir continuer en CP ça n’avait pas beaucoup de sens. »

Thomas Martos évoqua le « niet » définitif opposé en juillet par Mme le recteur d’académie, la représentante de l’Etat ayant estimé que les enfants de Moosch devaient être scolarisés en école bilingue à Saint-Amarin. L’équipe de parents « pro-bilingues » très déterminés s’engagea en juillet-août dans un timing serré, soutenus par le conseil municipal et par les élus précités. Les préparatifs pratiques en œuvre durant ces deux mois permirent à M. Martos de remercier en particulier la commune pour la mise à disposition du local, ainsi que les artisans qui avaient prêté leurs bras et offert la peinture nécessaire afin que les parents puissent aménager la classe au moindre coût.

Des interventions de convaincus

Karine Sarbacher présidente de l’ABCM développa les principes de la pédagogie qui inspire son association forte de 22 ans d’expérience.

Des principes qui font que les parents s’engagent d’une manière délibérée dans la vie active de l’école et trouveront toujours une oreille attentive auprès de l’association. Henri Goetschy ancien sénateur rompit comme à son habitude, des lances vigoureuses en faveur de l’enseignement bilingue.

Sa référence préférée en la matière est l’ancien président de la république François Mitterrand, adversaire du « génocide culturel et du linguicide », un sentiment faiblement reflété à son avis, par les présidents qui suivirent.

Plusieurs autres interventions à relever : les témoignages de deux mamans d’élèves de Dornach et de Lutterbach dont l’une a progressé trois fois plus en allemand depuis que son enfant suit des cours à parité français-allemand. Ce que confirma une petite voix s’élevant des bancs « En fait si vous voulez apprendre l’allemand, vous, c’est votre enfant qui va vous l’apprendre ! »

Le conseiller général Jean-Jacques Weber loua pour sa part l’obstination des initiateurs de la classe bilingue qui ont notamment « réussi à convaincre un conseil municipal qui n’était pas convaincu d’avance. »

Thomas Goepfert président de l’APEPA pour le Haut-Rhin mit en exergue l’importance de la langue allemande et de ses dialectes qui rayonnent sur toute l’Allemagne. « Et dès que l’on a passé la frontière on se rend compte qu’il y a derrière l’Allemagne encore d’autres pays ; si ceux-ci maîtrisent deux trois langues sans problème, alors pourquoi devrions-nous en Alsace rester monolingues »…

Le fait d’accueillir des enfants de plusieurs niveaux dans une même classe et l’accueil de tous les enfants de Moosch dans la cour de récréation firent l’objet d’autant de questions, que de réponses rassurantes. La séance d’information après un tour d’horloge s’acheva autour du verre de la cordialité et des bonnes choses préparées par les mamans des petits élèves.

par Pascal Gerrer, publiée le 30/08/2013

Commentaires fermés.