La dyslexie mieux prise en compte

Dans un autre collège du Bas-Rhin, une classe de 6e accueillant des élèves dyslexiques, qui utilisent le tableau interactif lors d’un cours de maths.  Archives Jean-Marc Loos

Dans un autre collège du Bas-Rhin, une classe de 6e accueillant des élèves dyslexiques, qui utilisent le tableau interactif lors d’un cours de maths.

Au collège Romain Rolland d’Erstein, les enfants dyslexiques suivent avec succès les cours avec d’autres élèves sans handicap particulier.

« C’était un parcours difficile, chaotique dès la maternelle », témoigne Isabelle Ungerer. « Connaître ce dispositif est quelque chose de fabuleux, qui a rompu notre sentiment de solitude. Ma fille peut enfin avoir confiance en elle et entrevoir un avenir ». Face à cette parente d’élève, les professeurs du collège Romain Rolland situé à Erstein mais aussi des orthophonistes, un médecin scolaire et les inspecteurs d’académie écoutent avec attention.

La table ronde organisée vendredi dernier lors d’une visite du recteur Armande Le Pellec Muller dans l’établissement a permis de vérifier la portée de l’enseignement particulier délivré dans ces classes qui intègrent des enfants dyslexiques au milieu d’autres élèves qui ne connaissent pas de difficultés particulières. « Ce sont des pistes très intéressantes pour faire réussir plus vite chacun de nos élèves » a souligné le recteur.

« Nous avons une classe pour chaque niveau : de la 6e à 3e, résume Corinne Neuhardt, professeur de Lettre Modernes, qui participe depuis six ans à cette expérimentation. Elles sont composées d’un maximum de huit élèves dyslexiques par classe avec le maintien d’une tête de classe suffisante pour faciliter en particulier le tutorat ou le travail de groupes ».

Des cours coupés en séquences qui correspondent à leur temps moyen d’attention, des consignes lues à haute voix, le surlignage des mots-clés du cours, un travail de la mémoire : les professeurs d’allemand, d’anglais, de mathématique ont développé un enseignement qui, tout en restant exigeant, valorise ces élèves qui souffrent souvent d’un manque d’estime de soi.

Pour étendre cet enseignement différent à d’autres établissements, le recteur a annoncé la mise en place d’une nouvelle charte académique pour les collèges et lycées en faveur de l’accueil des élèves dyslexiques. Actuellement, le collège d’Erstein est l’un des seuls avec celui de Sainte-Marie-aux-Mines à proposer un cursus aussi complet. Une offre encore faible face à une demande importante : les enfants dyslexiques représentent 5 % des élèves en échec scolaire.

le 20/02/2011 à 00:00 par Sailesh Gya

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