Trois associations dénoncent les maigres résultats obtenus jusqu’à présent dans le cadre de la convention signée en 2007 sur l’enseignement bilingue

Les présidents de trois associations, François Schaffner, pour Culture et Bilinguisme, Gérard Cronenberger, pour l’Aéplal, et Henri Scherb, pour Heimetsproch un Tràdition, ont remis une lettre au recteur de l’académie de Strasbourg le 9 décembre. Une « lettre restée sans réponse à ce jour et que nous rendons donc publique », vient d’annoncer Henri Scherb. Et dans laquelle les trois présidents dénoncent des engagements non tenus.

La convention 2007-2013 sur l’enseignement bilingue ? « Un bilan désolant à mi-chemin. » Ce qui était prévu : un doublement des effectifs bilingues dans chaque département. 50 classes bilingues créées par an et par département. Or selon les associations, « le rythme d’ouverture annuel n’est que de 37 ». Et encore, elles constatent une baisse de régime des créations tant dans le Bas-Rhin que dans le Haut-Rhin.

Un « goulot d’étranglement »

Et de comparer la situation alsacienne avec les politiques menées en Corse ou au Pays Basque ; dans ce dernier cas, plus de la moitié des élèves suit un enseignement bilingue. Les pro-bilinguisme se posent donc des questions : « Peut-être que pour nos élus la langue régionale n’est toujours pas une véritable priorité ? »

Ils remarquent aussi que l’Éducation nationale ne respecte pas ses engagements. Ils citent : l’absence de Capes bivalents, véritable « goulot d’étranglement pour l’enseignement bilingue en Alsace », alors que d’autres régions en disposent. Un concours de recrutement spécial de professeurs des écoles à 70 % en français, qui ferme la porte aux germanopho- nes natifs. Résultat : une pénurie criante de personnels bilingues pour enseigner l’allemand en Alsace. Alors qu’il n’y a aucun problème pour recruter des enseignants en Corse… « L’allemand, parlé par 100 millions d’Européens, serait-il devenu une langue rare ? », ironisent les associatifs.

« La disparition du dialecte est voulue »

Et de lancer : « C’est en Alsace que l’administration tient le moins ses engagements, pourtant c’est ici qu’on a le plus besoin de l’enseignement bilingue français/langue régionale. » Ils concluent : « Nous pensons que la disparition des dialectes et de l’allemand depuis 65 ans est totalement voulue. » C’est ce qui contribue à « l’appauvrissement culturel et économique » de l’Alsace, alors que le chômage des jeunes atteint des sommets — notamment parce qu’ils ne trouvent pas de travail en Allemagne. Faute d’en connaître la langue, contrairement à leurs aînés.

L’Alsace du 17/02/2011

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