Luc Chatel lance des pistes pour relooker le bac

L’édition mouvementée du baccalauréat de 2011, perturbée par des fraudes, avait relancé le débat sur une réforme de l’examen. Le ministre de l’Éducation Luc Chatel avait du coup demandé deux rapports aux inspections générales : l’un sur la sécurisation, l’autre sur les évolutions possibles de l’examen. Ces rapports lui ont été remis et, lundi matin, il a présenté les mesures de sécurisation qui vont être mises en œuvre à la session 2012. Le second rapport sur l’organisation a été présenté avec les inspecteurs généraux, mais il s’agit davantage de pistes de réflexion que de mesures proprement dites. Le gouvernement profite donc de la campagne pour ouvrir le débat.

Le traumatisme provoqué par les fraudes de l’édition 2011 a conforté ceux qui plaident pour un renforcement du contrôle continu. Le ministère de l’Éducation a donc évoqué la suppression des oraux de rattrapage.

A la place, un examen du livret scolaire pour voir si l’élève a été victime d’un simple accident de parcours le jour de l’épreuve. Si ses notes sont bonnes, d’habitude, alors l’examen sera validé. Le jury regarderait l’année de terminale, voire même tout le cycle lycée.

Autre piste, déjà avancée par Nicolas Sarkozy : instaurer des notes éliminatoires dans les disciplines les plus significatives de chaque série. Luc Chatel estime qu’il n’est pas normal qu’un élève ait son bac S, par exemple, avec un 7/20 en maths.

Accent sur les matières fondamentales, au détriment des options

Dans le même ordre d’idée, le ministre de l’Education a reproché aux nombreuses options disponibles de favoriser ce phénomène, puisqu’elles permettent d’emmagasiner des points. Conséquence : Luc Chatel propose de réduire le nombre d’options et d’épreuves facultatives, de diminuer le nombre de langues disponibles (57 aujourd’hui, qui pourraient être réduites à 24 à partir de 2014).

Toutes ces pistes avaient déjà été évoquées par le président de la République, alors qu’il n’était pas candidat à l’élection présidentielle, dans son discours sur l’éducation du 28 février à Montpellier. Nicolas Sarkozy avait alors suggéré, comme “axes d’une réforme utile”, “moins d’options, moins d’épreuves facultatives, des notes sans doute éliminatoires dans les disciplines fondamentales, plus de place accordée au contrôle continu, un tronc commun encore plus important”.

Mais pour Daniel Robin, secrétaire général du SNES (syndicat d’enseignants du secondaire), ces annonces ne sont motivées que par le souci de réaliser des économies. “Vous diminuez le nombre d’épreuves, le souci est de grappiller des économies”, explique t-il. “C’est un bac au rabais”.

“Faux”, pour Luc Chatel, qui explique que “la baccalauréat ne coûte pas très cher au vu du nombre d’élèves qui le passent”. En 2011, 654.548 candidats étaient inscrits, pour un coût total de “90 à 100 millions d’euros”.

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