Une petite coupure dans un long trimestre

a« On annonce du beau temps pour le pont de l’Ascension, cela mettra un peu de baume au cœur », se réjouit Christophe Loup, président de l’association de parents d’élèves PEEP Alsace. Ce pont de quatre jours, qui arrive trois semaines après les vacances de Pâques est déjà le bienvenu pour tout le monde.

Prise en 2015 par le ministère de l’Éducation nationale après avis du Conseil supérieur de l’éducation, cette décision de ne pas travailler les jours qui suivent l’Ascension n’a pris personne de court. Un des objectifs était de « garantir une cohérence sur l’ensemble du territoire national, pour les familles comme pour les acteurs de la vie économique et sociale ».

« Douze semaines de classe sans récupération,

ce n’est pas un cadeau »

Selon les années, le pont de l’Ascension était pris dans certaines académies et pas dans d’autres et selon les lycées, les collèges et les écoles, des jours non travaillés étaient adossés aux jours fériés du 1er , du 8 mai ou bien de l’Ascension. Mais toujours avec l’obligation de compenser ces journées non travaillées pour respecter l’obligation légale de 36 semaines d’école.

Le ministère a donc remis de l’ordre dans le pont de l’Ascension et donné de l’unité. « C’est tellement plus simple de l’intégrer au calendrier », souligne Isabelle Traband, présidente 67 de la FCPE. « Les années précédentes, le pont de l’Ascension se faisait par secteur de collège. Le ministère a pris ses responsabilités, cela va faciliter la vie des parents qui ont pu poser des congés », se félicite également Jean-Marie Koelblen, cosecrétaire régional de la FSU. Cependant, de nombreux parents travailleront, y compris le jeudi de l’Ascension, ainsi dans certains commerces.

Pour les académies de la zone B comme Strasbourg, qui étaient en vacances du 7 au 31 février, ce pont arrive plutôt bien pour faire une petite coupure au début d’un très long trimestre. « Douze semaines de classe sans récupération, ce n’est pas un cadeau », lâche Christian Moser, secrétaire régional de l’Unsa éducation. « C’est ubuesque et cela n’a pas servi le lobby des stations de ski. Seuls 6 % des vacanciers sont partis au ski en avril », remarque Isabelle Traband. « Au final, ce sont les gamins qui trinquent. Les enseignants sont déjà fatigués et la qualité du travail va s’en ressentir ».

« Ces 12 semaines d’affilée arrivent une fois tous les trois ans, mais c’est trop long », estime également Jean-Marie Koelblen. « Ce pont de l’Ascension arrive un peu trop vite après les vacances de Pâques pour faire une vraie coupure », regrette Thierry Loth, président régional de l’association de parents d’élèves APEPA. Si les parents sauront profiter de ces jours de repos, le représentant de l’Apepa aurait préféré qu’il n’y ait pas de pont pour « rattraper le dramatique taux d’absentéisme des professeurs de collège partis en heures de formation pour la réforme ».

« Un calendrier scolaire très artificiel »

Pour éviter ce long troisième trimestre, « il aurait fallu revoir le calendrier en raccourcissant les vacances au mois d’août », suggère Rodolphe Raffin Marchetti du syndicat des chefs d’établissements SNPDEN 67. « Les épreuves du brevet des collèges se déroulent les 23 et 24 juin, les professeurs seront en correction jusqu’au 28 juin, et les élèves reviendront le 29 juin pour être en cours jusqu’au 5 juillet. Mais ils seront démobilisés, certains seront déjà partis en vacances. C’est presque 10 jours de perdus. Ce calendrier scolaire est très artificiel ».

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